Contexte Il a été démontré que la
stimulation électrique du plancher pelvien est efficace dans
l'incontinence urinaire d'effort. Cependant, son rôle dans un programme
de rééducation comportementale à plusieurs composantes
n'a pas été défini.
Objectif Déterminer si la stimulation électrique du
plancher pelvien augmente l'efficacité de la rééducation
comportementale chez des femmes souffrant d'incontinence d'effort et vivant au
sein de la communauté.
Schéma et environnement Essai prospectif, randomisé et
comparatif mené entre le 1er octobre 1995 et le
1er mai 2001, dans une consultation externe universitaire aux
Etats-Unis.
Patients Echantillon de volontaires comprenant 200 femmes
ambulatoires, sans démence, vivant au sein, de la communauté,
âgées de 40 à 78 ans et souffrant d'incontinence d'effort
ou mixte, l'effort étant l'élément dominant;
stratifié selon l'ethnie, le type d'incontinence (effort seulement
versus mixte) et la sévérité (fréquence des
épisodes).
Interventions Les patients étaient randomisés vers 8
semaines (4 consultations) de rééducation comportementale, 8
semaines (4 consultations) de rééducation comportementale avec
stimulation électrique à domicile, ou 8 semaines d'un traitement
comportemental auto-administré à l'aide d'un pamphlet pour les
aider (condition témoin).
Critères principaux de jugement Le critère principal
était le pourcentage de réduction du nombre d'épisodes
d'incontinence documenté dans un journal quotidien. Les critères
secondaires comprenaient la satisfaction du patient et les modifications de la
qualité de vie.
Résultats Les analyses en intention de traiter montraient une
réduction de l'incontinence en moyenne de 68,6 % avec la
rééducation comportementale, de 71,9 % avec la
rééducation comportementale avec stimulation électrique
du plancher pelvien, et de 52,5 % avec l'aide du pamphlet (p =
0,005). En comparaison avec le pamphlet, la rééducation
comportementale (p = 0,02) et la rééducation
comportementale plus stimulation électrique (p = 0,002)
étaient significativement plus efficaces, mais pas significativement
différentes l'une de l'autre (p = 0,60). Dans le groupe PFES
les patients avaient une meilleure perception de l'évolution
(p < 0,001) et de satisfaction pour les progrès
réalisés (p = 0,02). Des améliorations
significatives ont été observées dans les trois groupes
au Incontinence Impact Questionnaire sans différences
inter-groupes.
Conclusions Le traitement par stimulation électrique
n'augmente pas l'efficacité d'un programme comportemental approfondi
chez les femmes souffrant d'incontinence d'effort. Un pamphlet diminue
l'incontinence et améliore la qualité de vie, mais pas dans la
même mesure que les programmes réalisés en
consultation.
JAMA. 2003;290:345-352.