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CANCER DU SEIN DANS LES SUITES DES TRAITEMENTS ASSOCIANT RADIOTHÉRAPIE ET CHIMIOTHÉRAPIE CHEZ DES FEMMES JEUNES ATTEINTES DE MALADIE DE HODGKIN
Lois B. Travis, MD;
Deirdre A. Hill, PhD;
Graça M. Dores, MD;
Mary Gospodarowicz, MD;
Flora E. van Leeuwen, PhD;
Eric Holowaty, MD;
Bengt Glimelius, MD;
Michael Andersson, MD;
Tom Wiklund, MD;
Charles F. Lynch, MD;
Mars B. Van't Veer, MD;
Ingrid Glimelius, MD;
Hans Storm, MD;
Eero Pukkala, PhD;
Marilyn Stovall, PhD;
Rochelle Curtis, MA;
John D. Boice, Jr, ScD;
Ethel Gilbert, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte La survenue d'un 2e cancer est la principale
cause de décès chez les survivants à long terme de la
maladie de Hodgkin (HD), avec notamment des risques exceptionnellement
élevés de cancer du sein chez les femmes traitées jeunes.
Aucune étude à large échelle n'a été faite
à ce jour sur les associations quantitatives entre la dose de
radiothérapie délivrée au niveau du sein et la
chimiothérapie administrée, pas plus que sur l'influence de
l'exposition ovarienne sur le risque ultérieur.
Objectif Quantifier le risque à long terme de cancer du sein
associé à l'utilisation de la radiothérapie et de la
chimiothérapie dans le traitement de femmes jeunes atteintes de HD.
Schéma, environnement et sujets Etude appariée
cas-témoin sur le cancer du sein au sein d'une cohorte de 3817 femmes
survivant depuis 1 an à la HD, diagnostiquées à
l'âge de 30 ans ou moins, entre le 1er novembre 2001 31
décembre 1994 ainsi qu'à l'aide de 6 registres du cancer
concernant la population générale. L'étude a
été réalisée entre le 1er mars 1996 et
le 30 septembre 1998.
Critères principaux de jugement Risque relatif (RR) de cancer
du sein associé à la dose de radiation délivrée
sur le site du cancer du sein ou aux ovaires et dose cumulée d'agents
alkylants.
Résultats Un cancer du sein est apparu chez 105 patientes
ayant une HD qui ont été appariées à 266 patientes
ayant une HD sans cancer du sein. Une dose de radiation 4 Gy ou plus
délivrée au niveau du sein était associée à
une multiplication de 3,2 (intervalle de confiance à 95 % [IC]:
1,4-8,2) du risque, par rapport au risque des patientes ayant reçu des
doses plus faibles sans agents alkylants. Le risqueétait
multiplié par 8 (IC 95 %: 2,6-26,4) pour une dose de 40 Gy (p
< 0,001 pour la tendance). Le risque de radiation ne variait pas beaucoup
selon l'âge au moment de l'exposition ou les antécédents
reproductifs. L'augmentation des risques persistait pendant 25 ans ou plus
à la suite de la radiothérapie (RR: 2,3; IC 95 %: 0,5-16,5;
p = 0,03 pour la tendance concernant la dose). Un traitement par
agents alkylants seuls entraînait une diminution du risque (RR: 0,6; IC
95 %: 0,2-2,0) du cancer du sein et l'association d'agents alkylants et de la
radiothérapie multipliait le risque par 1,4 (IC 95 %: 0,6-3,5). Le
risque de cancer du sein diminuait avec l'augmentation du nombre de cycles de
traitement par agents alkylants (p = 0,003 pour la tendance). Le
risque était également faible (RR: 0,4; IC 95 %: 0,1-1,1) chez
les femmes recevant 5 Gy ou plus sur les ovaires par rapport à celles
recevant des doses plus faibles.
Conclusions La stimulation hormonale semble importante dans le
développement du cancer du sein induit par les radiations, ainsi que le
démontre la diminution du risque associé à l'atteinte
ovarienne sous l'influence des agents alkylants ou des radiations. Le risque
élevé associé aux radiations, qui ne diminue pas aux
doses les plus élevées ou le suivi prolongé
suggèrent cependant le besoin d'une surveillance à vie et de
programmes informant les patientes et le public.
JAMA. 2003;290:465-475.
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