Contexte Les femmes pauvres appartenant à des
minorités souffrent plus souvent de dépression que les femmes
d'origine caucasienne car elles ont moins de probabilité de recevoir un
traitement approprié. On sait peu de chose sur l'efficacité du
traitement de la dépression (se basant sur des recommandations
officielles) chez ces femmes pauvres appartenant à des
minorités, dont la plupart ne recherchent aucune aide
thérapeutique.
Objectif Déterminer l'impact d'un traitement de
référence de la dépression (selon les recommandations
officielles) par rapport à un traitement mené au sein de la
communauté chez des femmes ayant de faibles revenus et appartenant
à des minorités.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé
mené dans une zone suburbaine de Washington, DC, entre mars 1997 et mai
2002 chez 267 femmes ayant une dépression majeure en cours, et suivant
des programmes d'aide alimentaire organisés par le Conté pour
femmes, nourrissons et enfants et fréquentant les consultations de
planning familial Title X.
Critères Echelle de cotation de la dépression de
Hamilton évaluée tous les mois à partir du début
du suivi jusqu'à six mois; leur contribution au fonctionnement de la
société (Social Adjustment Scale) et la fonction
sociale (Short Form 36-Item Health Survey) évaluées
initialement et à 3 et 6 mois.
Interventions Les participants étaient randomisés vers
un traitement antidépresseur (essai de la paroxétine
remplacé par le buproprion, en l'absence de réponse) (n = 88),
intervention psychothérapeutique (8 semaines de traitement
cognitivo-comportemental avec un manuel) (n = 90) ou renvoi à un
service de santé mentale communautaire (n = 89).
Résultats Les deux interventions médicamenteuses
(p < 0,001) et la psychothérapie (p = 0,006) ont
réduit les symptômes dépressifs plus que l'envoi dans un
service de santé mentale communautaire. Les interventions
communautaires ont aussi permis une amélioration du rôle social
(p = 0,006) et de la fonction sociale (p = 0,001). La
psychothérapie a amélioré la fonction sociale (p
= 0,02). Les femmes randomisées pour recevoir les traitements
médicamenteux avaient deux fois plus de probabilité (odds ratio:
2,04; intervalle de confiance à 95 %: 0,98-4,27; p = 0,057)
d'atteindre un score de 7 ou moins à l'échelle de Hamilton au
6e mois comme celles adressés dans les services de
santé mentale.
Conclusions Les traitements de la dépression majeure se
référant à des recommandations sont efficaces chez les
patientes de condition modeste et appartenant à différentes
ethnies. Plus de femmes ont été incluses dans des traitements
médicamenteux de durée suffisante par rapport à la
psychothérapie, et l'amélioration du pronostic a
été plus importante et plus solide avec les traitements
médicamenteux.
JAMA. 2003;290:57-65.