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Bénéfice en terme de survie d'une revascularisation immédiate dans l'infarctus aigu du myocarde avec sus-décalage du segment ST chez les patients ayant une contre-indication à la thrombolyseAnalyse utilisant des scores de propension
Mary Grzybowski, PhD, MPH;
Elizabeth A. Clements, PharmD;
Lori Parsons, BS;
Robert Welch, MD;
Anne T. Tintinalli, MD;
Michael A. Ross, MD;
Robert J. Zalenski, MD
Affiliations des auteurs: Department of Emergency Medicine, Center
for Healthcare Effectiveness, and Department of Medicine, Division of
Cardiology, Wayne State University School of Medicine, Detroit, Mich;
Department of Pharmacy, Spectrum-Health Hospital, Grand Rapids, Mich, Ovation
Research Group, Chicago, Ill, Department of Emergency Medicine, William
Beaumont Hospital, Royal Oak, Mich et Section of Urgent Care, Department of
Medicine, John D. Dingell Veterans Affairs Hospital, Detroit, Mich.
Correspondance: Mary Grzybowski, PhD, MPH, Wayne State University
School of Medicine, UHC 6-G, 4201 St Antoine, Detroit, MI 48201 (e-mail:
mgrzyb{at}med.wayne.edu).
RÉSUMÉ
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Contexte Il n'y a pas de recommandations définies pour la
prise en charge de l'infarctus aigu du myocarde (IdMA) chez les patients ayant
un sus-décalage du segment ST et chez lesquels un traitement
thrombolytique est contre-indiqué. On ne sait pas si - ni dans quelle
mesure - la reperfusion mécanique immédiate (RMI) réduit
la mortalité hospitalière dans cette population.
Objectif Déterminer si la RMI (définie comme une
intervention coronaire percutanée ou un pontage aorto-coronarien) est
associée à un bénéfice en terme de survie chez les
patients ayant un IdMA avec sus-décalage du segment ST, qui
présentent les conditions requises pour une RMI mais ont une
contre-indication à la thrombolyse.
Plan expérimental, cadre et participants Entre juin 1994 et
janvier 2003, 1 799 704 patients ayant fait un IdMA ont été
répertoriés dans les recueils de données nos 2, 3 et 4 du
National Registry of Myocardial Infarction. Après exclusion des
patients transférés depuis, ou vers, d'autres infrastructures,
de ceux ayant reçu des thrombolytiques intracoronaires et de ceux
n'ayant eu aucun médicament dans les premières 24 heures, nous
avons recensé 19 917 patients ayant un sus-décalage du segment
ST qui remplissaient les critères requis pour une RMI et avaient une
contre-indication à la thrombolyse.
Principal critère de jugement Mortalité
hospitalière.
Résultats Sur les 19 917 patients, 4 705 (23,6 %) ont eu une
RMI et 5 173 (25,9 %) sont morts. Dans l'analyse sans ajustement, les taux de
mortalité hospitalière dans le groupe traité par RMI et
dans le groupe non traité par RMI ont été respectivement
de 11,1 % (521 patients sur 4 705) et de 30,6 % (4 652 patients sur 15 212),
ce qui correspond à une réduction du risque de 63,7 % (odds
ratio [OR]: 0,28; intervalle de confiance [IC] à 95 %: 0,26-0,31). Dans
une analyse ultérieure utilisant un appariement par scores de
propension dans le but de réduire les effets des biais, le risque de
mortalité hospitalière chez les 3 905 patients traités
par RMI est resté plus faible que chez les 3 905 patients
appariés (10,9 % versus 20,1 %, correspondant à une
réduction du risque de 45,8 %; OR: 0,48; IC à 95 %: 0,43-0,55).
Après application d'un second modèle logistique aux groupes
appariés, réalisant un ajustement sur les différences
résiduelles, un effet significatif du traitement a persisté (OR
= 0,64; IC à 95 %: 0,56-0,75).
Conclusions Dans cette population et après ajustements
appropriés, la RMI a été associée à une
réduction du risque de mortalité hospitalière. Parmi les
patients que nous avons étudiés qui présentaient les
critères requis pour avoir une RMI, 15 212 (76,4 %) n'ont pas
reçu ce traitement. Ces résultats suggèrent que la
réalisation d'une RMI chez les patients ayant un IdMA avec
susdécalage du segment ST et une contre-indication à la
thrombolyse devrait être examinée avec la plus grande
attention.
JAMA. 2003;290:1891-1898.
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