Contexte Les stratégies de traitement de la mucoviscidose
incluent les antibiotiques, les mucolytiques, et les anti-inflammatoires. Il
existe des preuves croissantes montrant que les macrolides peuvent être
bénéfiques chez les patients atteints de mucoviscidose.
Objectif Déterminer si une association entre l'utilisation
d'azithromycine et la fonction pulmonaire existe chez les patients atteints de
mucoviscidose.
Schéma et environnement Essai multicentrique,
randomisé, en double aveugle, comparatif contre placebo, mené
entre le 15 décembre 2000 et le 2 mai 2002 dans 23 centres de soins
pour la mucoviscidose aux Etats-Unis.
Participants Parmi les 251 participants dépistés ayant
un diagnostic de mucoviscidose, 185 (74 %) ont été
randomisés. Les critères d'éligibilité incluaient
un âge de 6 ans ou plus, une infection par un Pseudomonas
aeruginosa depuis un an ou plus, et un volume expiratoire maximal
à 1 seconde (VEMS) de 30 % ou plus. Les participants étaient
stratifiés selon le VEMS (>/= 60 % estimé vs < 60 %
estimé), le poids inférieur à 40 kg vs 40 kg ou plus, et
le centre de soins spécialisé.
Intervention Le groupe actif (n = 87) recevait 250 mg (poids < 40
kg) ou 500 mg (poids > 40 kg) d'azithromycine par voie orale 3 jours par
semaine pendant 168 jours; le groupe placebo (n = 98) recevait des
comprimés dans des emballages identiques.
Critères principaux de jugement Modification du VEMS entre le
jour 0 et la fin du traitement au jour 168 et détermination de la
tolérance. Les critères secondaires incluaient les
poussées pulmonaires et la prise pondérale.
Résultats Le groupe azithromycine a eu une augmentation
moyenne de 0,097 l (DS: 0,26) du VEMS au jour 168 par rapport à 0,003 l
(DS: 0,23) dans le groupe placebo (différence moyenne: 0,094 l;
intervalle de confiance à 95 % [IC]: 0,023-0,165; P = 0,009).
Des nausées sont survenues chez 17 % de plus des participants dans le
groupe azithromycine (P = 0,01), une diarrhée chez 15 % de
plus (P = 0,009) et des sifflements chez 13 % de plus (P =
0,007). Les participants du groupe azithromycine ont eu un moindre risque de
présenter une poussée que les patients du groupe placebo (risque
relatif: 0,65; IC 95 %: 0,44-0,95; P = 0,03) et pesaient à la
fin de l'étude en moyenne 0,7 kg de plus que les participants du groupe
placebo (IC 95 %: 0,1-1,4 kg; P = 0,02).
Conclusion L'azithromycine a été associée
à une amélioration des critères cliniques et devrait
être envisagée comme traitement des patients atteints de
mucosviscidose, à 6 ans ou au-delà, et chroniquement
infectés par un P aeruginosa.
JAMA. 2003;290:1749-1756.