Contexte L'obésité aux Etats-Unis a augmenté
considérablement au cours des décennies passées. Il
persiste un débat autour de l'équilibre calorique optimal
permettant de prévenir la prise de poids et les tenants de certains
régimes faibles en hydrates de carbone ont suggéré que
l'augmentation de l'obésité peut être attribuée en
partie à des régimes faibles en graisses et riches en hydrates
de carbone.
Objectifs Rapporter les données sur le poids corporel dans un
essai à long terme, faible en graisses dans lequel les critères
principaux étaient le cancer du sein et le cancer colo-rectal et
examiner les relations entre les modifications du poids et les modifications
des composants alimentaires.
Schéma, environnement et participants Essai d'intervention
randomisé portant sur 48835 femmes ménopausées aux
Etats-Unis, provenant de milieux et d'ethnies variées et participant
à l'essai Women's Health Initiative Dietary Modification
Trial; 40 % (19541) étaient randomisées vers une
intervention et 60 % (29294) vers un groupe témoin. L'inclusion dans
l'étude s'est déroulée entre 1993 et 1998, et cette
analyse inclut un suivi moyen de 7,5 années (jusqu'au 31 août
2004).
Interventions L'intervention comprenait un groupe et des sessions
individuelles destinées à promouvoir une diminution de l'apport
en graisses et une augmentation de la consommation en légumes, fruits
et céréales et n'incluait pas d'objectifs de perte de poids ou
de restriction calorique. Le groupe témoin recevait du matériel
éducatif sur les régimes.
Principal critère de jugement Modification du poids corporel
entre l'état initial et le suivi.
Résultats Les femmes dans le groupe intervention ont perdu du
poids au cours de la première année (moyenne 2,2 kg, p
< 0,001) et ont conservé un poids plus faible que les femmes
témoins au cours d'une moyenne de 7,5 années de suivi
(différence, 1,9 kg, p < 0,001 à 1 ans et 0,4 kg,
p = 0,01 à 7,5 ans). Aucune tendance vers une prise de poids
n'a été observée globalement dans le groupe intervention
ou après stratification en fonction de l'âge, de l'ethnie, ou de
l'indice de masse corporelle. La perte de poids a été plus
importante chez les femmes de chaque groupe qui avaient diminué leur
pourcentage énergétique en graisses. Une tendance similaire mais
plus fiable a été observée lors de l'augmentation de la
consommation de légumes et de fruits et une tendance non significative
vers une perte de poids est survenue lors de l'augmentation de l'apport de
fibres.
Conclusion Une consommation pauvre en graisses n'entraîne pas
de prise de poids chez les femmes ménopausées.
Clinical Trial Registration
ClinicalTrials.gov
Identifier: NCT00000611.
JAMA. 2006;295:39-49.