Contexte Les Etats-Unis dépensent considérablement
plus d'argent pour les soins de santé que le Royaume Uni, mais on ne
sait pas si cela se traduit par des meilleurs résultats.
Objectif Evaluer l'état relatif de santé de personnes
âgées en Angleterre et aux Etats-Unis, en particulier si
l'état de santé varie en fonction d'indicateurs importants du
statut socio-économique.
Schéma, environnement et participants Nous avons
analysé des échantillons représentatifs de
résidents, âgés de 55 à 64 ans des deux pays
à l'aide des données de 2000 provenant de l'enquête US
Health and Retirement Survey (n = 4386) et de l'étude English
Longitudinal Study of Aging (n = 3681), qui étaient conçues
pour avoir des mesures comparables sur la santé, le revenu et
l'éducation. Cette analyse est complétée par des
échantillons de personnes âgées de 40 à 70 ans
provenant des vagues 1999-2002 de l'enquête National Health and
Nutrition Examination (n = 2097) et de la vague de 2003 de la Health
Survey for England (n = 5526). Ces enquêtes contiennent des
marqueurs biologiques de maladie approfondis et comparables concernant les
répondeurs, qui sont utilisés pour déterminer si les
propensités différentielles pour rapporter une maladie peuvent
expliquer ces différences de santé. Pour être sûr
que ces différences de santé ne sont pas seulement dues à
des questions de santé au sein des populations noires et
latino-américaines aux Etats-Unis, l'analyse est limitée
à des blances non latino-américains dans les deux pays.
Principal critère de jugement Les taux de prévalence
spontanément rapportés concernant plusieurs maladies chroniques
liées au diabète et aux cardiopathies, ajustés sur
l'âge et les facteurs de risque liés à l'hygiène de
vie, ont été comparés entre les deux pays et par rapport
à l'éducation et aux classes de revenu dans les deux pays.
Résultats La population américaine d'un âge
moyen avancé est moins en bonne santé que leurs
équivalents britanniques pour le diabète, l'hypertension, les
cardiopathies, l'infarctus du myocarde, les accidents vasculaires
cérébraux, les maladies pulmonaires et le cancer. Dans chaque
pays, il existe un gradient marqué lié à un statut
socio-économique négatif (SES) pour les affections
spontanément rapportées de telle façon que les
disparités sanitaires sont plus importantes pour un faible niveau
d'éducation ou de variations de revenu dans la hiérarchie SES.
Cette conclusion est généralement robuste après
ajustement sur une série de facteurs de risque comportemental, incluant
le tabagisme, le surpoids, l'obésité et l'alcoolisme, ce qui
explique très peu de ces différences sanitaires. Ces
différences entre les pays ou dans les groupes SES dans chaque pays ne
sont pas dues à des biais des maladies spontanément
rapportées car les marqueurs biologiques de chaque maladie montre
exactement les mêmes profils. Pour illustrer ceci, chez ceux
âgés de 55 à 64 ans, la prévalence du
diabète est deux fois plus élevée aux Etats-Unis et
seulement un cinquième de cette différence peut être
expliquée par un ensemble commun de facteurs de risque. Pareillement,
chez les adultes d'âge moyen, les niveaux moyens de protéine C
réactive sont 20 % plus élevée aux Etats-Unis par rapport
à l'Angleterre et les taux moyens de lipoprotéines du
cholestérol de haute densité sont 14 % plus bas. Ces
différences ne sont pas seulement dues au niveau le plus faible de la
distribution SES. Dans de nombreuses maladies, le niveau le plus
élevé de la distribution SES est également en moins bonne
santé aux Etats-Unis.
Conclusion Sur la base de maladies spontanément
rapportées et de marqueurs biologiques de maladie, les résidents
américains sont nettement moins en bonne santé que leurs
équivalents anglais et ces différences existent à tous
les niveaux de distribution socio-économique.
JAMA. 2006;295:2037-2045.