Contexte Aux États-Unis, jusqu'à 5 millions
d'individus sont atteints de démence, et de nombreux autres se
plaignent de troubles mnésiques. Les tests rapides de dépistage
du déficit cognitif pourraient contribuer à guider le diagnostic
de démence.
Objectif Analyser la littérature relative à la
praticabilité et à la précision des tests rapides de
dépistage cognitif en soins primaires.
Sources de données Une recherche a été
effectuée sur MEDLINE (incluant les données de AIDSLINE,
BioethicsLine, et HealthSTAR) et sur psycINFO, de janvier 2000 à avril
2006, afin de réactualiser les revues précédentes.
Sélection des études Les études incluant des
patients âgés de 60 ans et plus, et utilisant une méthode
de référence satisfaisante pour le diagnostic de la
démence ont été retenues.
Extraction des données L'éligibilité et la
qualité des études ont été
déterminées par 2 évaluateurs indépendants. Les
désaccords ont été résolus par un troisième
évaluateur indépendant. Les données relatives aux
rapports de vraisemblance (RV) ont été extraites.
Synthèse des données Vingt-neuf études
utilisant 25 outils de dépistage différents répondaient
aux critères d'inclusion; certaines études ayant
évalué plusieurs instruments différents, les
données de 38 combinaisons outils/étude ont pu être
examinées.
Résultats Pour le MMSE (Mini-Mental State Examination)
couramment utilisé, le RV médian de résultat positif
était de 6,3 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 3,4-47,0) et
le RV médian de résultat négatif était de 0,19 (IC
95 %, 0,06-0,37). Des méthodes de dépistage plus rapides sont
disponibles, mais elles n'ont pas été étudiées
aussi fréquemment. Les pertes mnésiques d'un patient
rapportées par un tiers produisent un RV de démence de 6,5 (IC
95 %, 4,4-9,6). La passation du MIS (Memory Impairment Screen) dure 4 minutes
pour 4 questions. Ce test a un RV de résultat positif de 33 (IC 95 %,
15,0-72,0) et un RV de résultat négatif de 0,08 (IC 95 %,
0,02-0,3). Le test de l'horloge est utile dans ses formes courtes de 1
à 3 minutes, mais il doit être coté de manière
appropriée et peut présenter une faible sensibilité aux
déficits légers.
Conclusions Les cliniciens doivent adopter 1 outil primaire en
tenant compte (1) de la population recevant les soins; (2) des effets du
niveau d'instruction, de l'origine ethnique et de l'âge sur la cotation;
et (3) de l'éventualité d'utiliser un ou 2 tests de
dépistage supplémentaires pour les cas particuliers, le cas
échéant.
JAMA.
2007;297:2391-2404