Contexte Des rapports récents concernant des
événements indésirables sévères sous
rosiglitazone ont soulevé la question de savoir si ces preuves
négatives justifient son emploi dans le traitement du diabète de
type 2.
Objectif Revoir systématiquement les risques
cardio-vasculaires à long terme de la rosiglitazone, qui comprennent
l'infarctus du myocarde, l'insuffisance cardiaque et la mortalité
cardio-vasculaire.
Sources des données Nous avons fait une recherche dans
MEDLINE, dans le registre des essais cliniques de GlaxoSmithKline, dans le
site Internet de la US Food and Drug Administration, et dans les notices
d'information du produit destinées aux essais cliniques comparatifs,
aux revues systématiques et méta-analyses, publiées en
anglais jusqu'au mois de mai 2007.
Sélection des études Les études étaient
sélectionnées pour inclusion s'il s'agissait d'études
randomisées, comparatives pour la prévention du traitement du
diabète de type 2, s'il y avait un suivi d'au moins 12 mois et un suivi
des événements cardio-vasculaires et si elles procuraient des
données numériques de tous les événements
indésirables. Quatre études ont été incluses
après une sélection détaillée de 140 essais pour
les événements cardio-vasculaires.
Extraction des données Les risques relatifs (RR) d'infarctus
du myocarde, d'insuffisance cardiaque et de mortalité cardio-vasculaire
ont été évalués à l'aide d'une
méta-analyse des effets fixes comprenant 4 essais randomisés et
comparatifs (n=14 291, dont 6421 sous rosiglitazone et 7870 recevant un
traitement contrôle, pour une durée de suivi de 1-4 ans).
Résultats La rosiglitazone a significativement
augmenté le risque d'infarctus du myocarde (n=94/6421 vs 83/7870 ; RR,
1,42 ; intervalle de confiance à 95% [IC], 1.06-1.91; P=0.02) et
d'insuffisance cardiaque (n=102/6421 vs 62/7870; RR, 2.09; IC 95%, 1.52-2.88;
P<0.001) sans augmentation significative du risque de mortalité
cardio-vasculaire (n=59/6421 vs 72/7870; RR, 0.90; IC 95%, 0.63-1.26; P=0.53).
Il n'y a pas eu de preuve d'hétérogénéité
substantielle dans les essais pour ces trois critères (I2=0% pour
infarctus du myocarde, 18% pour insuffisance cardiaque et 0% pour la
mortalité cardio-vasculaire).
Conclusion Chez les patients ayant une altération de la
tolérance au glucose ou un diabète de type 2, la rosiglitazone
prise pendant au moins 12 mois est associée à une augmentation
significative du risque d'infarctus du myocarde et d'insuffisance cardiaque,
sans une augmentation significative du risque de mortalité
cardio-vasculaire.
JAMA.
2007;298(10):1189-1195