Contexte Pour permettre une identification précoce des
problèmes de santé mentale chez les vétérans, le
Ministère de la Défense a mis en place un dépistage
à l'échelle d'une population lors de deux périodes,
immédiatement à leur retour après leur déploiement
et 3 à 6 mois plus tard. Un article antérieur uniquement
centré sur le dépistage initial avait probablement
sous-estimé le poids sur la santé mentale.
Objectif Mesurer les besoins de santé mentale des soldats
revenant d'Irak et l'association du dépistage avec l'utilisation des
soins de santé mentale.
Schéma, environnement et participants Etude de population,
longitudinale, descriptive sur une cohorte initiale importante de 88 235
soldats américains revenant d'Irak ayant rempli à la fois le
Post-Deployment Health Assessment (PDHA) et un Post-Deployment Health
Re-Assessment (PDHRA), avec un intervalle médian de temps de 6 mois
entre les deux évaluations.
Principaux critères de jugement Dépistage positif pour
le stress post-traumatique (PTSD), la dépression majeure, l'abus
d'alcool ou d'autres problèmes mentaux; être orienté et
avoir utilisé des services de santé mentale.
Résultats Les soldats ont rapporté plus d'un
problème de santé mentale et ont été
orientés à des fréquences plus significatives lors de la
PDHRA que lors de la PDHA. En se basant sur le dépistage
combiné, les praticiens ont mis en évidence que 20.3% des
soldats d'active et 42.4% des soldats de réserve avaient besoin de
soins mentaux. Les inquiétudes concernant les conflits interpersonnels
avaient été multipliées par 4. Les soldats ont
rapporté avec plus de fréquence des problèmes d'alcool,
mais très peu avaient été référés
vers un traitement de l'alcoolisme. La plupart des soldats ayant
utilisé des services de santé mentale n'avaient pas
été référés, même si la
majorité avait eu accès aux soins dans les 30 jours suivant le
dépistage. Bien que les soldats aient eu plus de probabilité de
rapporter un PTSD lors de la PDHRA que lors de la PDHA, 49% à 59% de
ceux qui avaient des symptômes de PTSD mis en évidence lors de la
PDHA s'étaient améliorés au moment où ils ont
commencé la PDHRA. Il n'y a pas eu de relation directe entre le fait
d'être référé ou traité et
l'amélioration des symptômes.
Conclusions Un nouveau dépistage des soldats plusieurs mois
après leur retour d'Irak a mis à jour l'existence d'une large
cohorte manquante lors du dépistage initial. Le lourd fardeau clinique
récemment rapporté chez les anciens combattants se
présentant dans les centres des VA (Anciens combattants) semble exister
des mois après leur retour à domicile, soulignant le besoin
d'améliorer les soins mentaux chez les militaires au cours de cette
période. L'augmentation des problèmes relationnels souligne un
manque de services destinés aux membres de la famille. Les soldats de
réserve retournés à un statut civil étaient
référés avec une plus grande fréquence lors de la
PDHRA, ce qui peut refléter leurs préoccupations sur la
couverture de leurs problèmes actuels de santé. Une absence de
confidentialité peut empêcher les soldats ayant des
problèmes d'alcool d'accéder à un traitement. Dans le
contexte d'un système surchargé de soins, l'efficacité du
dépistage de la population en termes de santé mentale a
été difficile à réaliser avec certitude.
JAMA.
2007;298(18):2141-2148