Contexte Les traitements pharmacologiques qui augmentent la voie de
l'incretin sont récemment devenus disponibles, mais leur rôle
dans la gestion du diabète de type 2 n'est pas bien défini.
Objectif Evaluer l'efficacité et la tolérance des
traitements à effet incretin chez les adultes atteints d'un
diabète de type 2 sur la base d'essais randomisés et comparatifs
publiés dans des journaux à comité de lecture ou dans des
résumés.
Sources des données Nous avons cherché dans MEDLINE
(1966–20 mai 2007) et dans le registre central Cochrane des essais
cliniques (deuxième quartier, 2007) les essais randomisés et
comparatifs en anglais portant sur un agent mimétique de l'incretin
(analogue du glucagon peptide 1 [GLP-1]) ou un stimulant de l'incretin
(inhibiteur de la dipeptidyl peptidase 4 [DPP4]). Nous avons aussi
cherché des informations sur les prescriptions, les sites Web
pertinents, les bibliographies et les sections citations des articles
récupérés, et des résumés
présentés lors de récentes conférences.
Sélection des études Les essais randomisés et
contrôlés étaient sélectionnés s'ils avaient
au moins 12 mois de durée, comparaient le traitement à effet
incretio à un placebo ou à deux autres traitements
antidiabétiques, et rapportaient les données concernant
l'hémoglobine glyquée chez des adultes (hors grossesse) atteints
de diabète de type 2.
Extraction des données Deux relecteurs évaluaient
indépendamment les essais pour inclusion et extrayaient les
données. Les différences étaient résolues par
consensus. Des méta-analyses ont été effectuées
sur plusieurs critères d'efficacité et de tolérance.
Résultats Parmi les 355 articles potentiellement pertinents
identifiés, nous avons récupéré 51 articles pour
évaluation détaillée et 29 qui répondaient aux
critères d'inclusion. Les incretins diminuaient l'hémoglobine
glyquée par rapport au placebo (différence moyenne
pondérée, –0.97% [intervalle de confiance à 95%
{IC}, –1.13% à –0.81%] pour les analogues GLP-1 et de
–0.74% [IC 95%, –0.85% à –0.62%] pour les inhibiteurs
de la DPP4) et n'étaient pas inférieurs aux autres agents
hypoglycémiques. Les analogues du glucagon peptide 1 entraînaient
une perte de poids (1.4 kg et 4.8 kg vs placebo et insuline, respectivement)
tandis que les inhibiteurs DPP4 étaient inactifs sur le poids. Les
analogues du glucagon peptide 1 avaient plus d'effets gastro-intestinaux
(risque relatif, 2.9 [IC 95%, 2.0-4.2] pour les nausées et 3.2 [IC 95%,
2.5-4.4] pour les vomissements). Les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4
comportaient une augmentation du risque d'infection (risque relatif, 1.2 [IC
95%, 1.0-1.4] pour les naso-pharyngites et 1.5 [IC 95%, 1.0-2.2] pour les
infections du tractus urinaire) et des céphalées (risque
relatif, 1.4 [IC 95%, 1.1-1.7]). Tous les essais à l'exception de 3
avaient une durée de 30 semaines ou moins; aussi, l'efficacité
et la tolérance à long terme n'ont pu être
évaluées.
Conclusions Les traitements à effet incretin offrent une
autre option aux agents hypoglycémiques actuellement utilisés
chez les adultes (hors grossesse) atteints de diabète de type 2, avec
une efficacité modeste, mais un profil favorable sur le poids. Une
surveillance attentive est nécessaire lors de la commercialisation de
ces produits pour rechercher les effets secondaires, en particulier pour les
inhibiteurs de la DPP4, et une évaluation continue des études
à long terme et de la pratique clinique sont nécessaires pour
déterminer le rôle de cette nouvelle classe parmi les traitements
pharmacologiques actuels du diabète de type 2.
JAMA.2007
;298(2):194
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