Contexte Le stress parental peut jouer un rôle critique dans
la maltraitance de l'enfant, et le déploiement est souvent stressant
pour les familles de soldats.
Objectif Examine l'association entre le déploiement au combat
et le taux de maltraitance des enfants au sein de familles de soldats
enrôlés dans l'Armée des Etats-Unis qui ont eu 1 rapport
documenté ou plus de maltraitance de l'enfant.
Schéma et contexte Séries descriptive de nouveaux cas
de maltraitance documentée des enfants au sein de 1771 familles de
soldats enrôlés dans l'Armée des Etats-Unis ayant
été déployés au combat au moins une fois entre
septembre 2001 et décembre 2004.
Principaux critères de jugement De modèles
conditionnels de Poisson de régression ont été
utilisés pour évaluer les rapports relatifs des taux (RR)
comparant les taux de nouveaux cas de maltraitance documentée au cours
des périodes de déploiement et de non déploiement.
Résultats Au total, 1858 parents de 1771 familles
différentes maltraitaient leurs enfants. Dans ces familles, le taux
global de maltraitance des enfants était plus élevé au
cours du déploiement des parents soldats par rapport au moment
où ils n'étaient pas déployés (942 incidents et
713 626 jours à risque au cours du déploiement vs 2392 incidents
et 2.6 millions de jours à risque au cours du non déploiement ;
RR, 1.42 [intervalle de confiance à 95% {CI}, 1.31-1.54]). Au cours du
déploiement, les taux de maltraitance modérée à
sévère étaient aussi très élevés
(638 incidents et 447 647 jours à risque au cours du déploiement
vs 1421 incidents et 1.6 million de jours à risque au cours du non
déploiement ; RR, 1.61 [IC 95%, 1.45-1.77]). Les taux de
négligence des enfants étaient presque le double au cours du
déploiement (761 incidents et 470 657 jours à risque au cours
des déploiements vs 1407 incidents et 1.6 million de jours à
risque au cours du non déploiement ; RR, 1.95 [IC 95%, 1.77-2.14]);
toutefois, le taux d'abus physique était moins élevé au
cours des déploiements (97 incidents et 80 033 jours à risque au
cours des déploiements vs 451 incidents et 318 326 jours à
risque au cours du non déploiement ; RR, 0.76 [IC 95%, 0.58-0.93]).
Chez les épouses civiles de militaires, le taux de maltraitance au
cours du déploiement était trois fois plus important (783
incidents et 382 480 jours à risque au cours du déploiement vs
832 incidents et 1.2 million jours à risque au cours du non
déploiement ; RR, 3.33 [IC 95%, 2.98-3.67]), e taux de
négligence infantile était presque 4 fois plus important (666
incidents et 303 555 jours à risque au cours des déploiements vs
605 incidents et 967 362 jours à risque au cours du non
déploiement ; RR, 3.88 [IC 95%, 3.43-4.34]), et le taux d'abus physique
était presque deux fois plus important (73 incidents et 18 316 jours
à risque au cours du déploiement vs 141 incidents et 61 105
jours à risque au cours du non déploiement ; RR, 1.91 [IC 95%,
1.33-2.49]).
Conclusions Dans les familles de soldats enrôlés dans
l'Armée des Etats-Unis ayant des rapports documentés de
maltraitance des enfants, les taux de maltraitance sont plus importants
lorsque les soldats sont déployés au combat. Des services de
soutien renforcé sont peut-être nécessaires pour les
familles des militaires au cours des périodes accrues de stress.
JAMA.
2007;298(5):528-535