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Poids, caractéristiques et pronostic de l'atteinte neurologique dans le paludisme aigu à plasmodium falciparum chez les enfants kenyans
Richard Idro, MMED;
Moses Ndiritu, MPhil;
Bernhards Ogutu, PhD;
Sadik Mithwani, MMED;
Kathryn Maitland, PhD;
James Berkley, MD;
Jane Crawley, MD;
Gregory Fegan, PhD;
Evasius Bauni, PhD;
Norbert Peshu, MPH;
Kevin Marsh, MBChB;
Brian Neville, FRCP;
Charles Newton, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Le Plasmodium falciparum semble avoir une propension
particulière à attaquer le cerveau, mais le poids, les facteurs
de risque et l'étendue complète de l'atteinte neurologique n'ont
pas été systématiquement décrits.
Objectifs Déterminer l'incidence et décrire les
phénotypes cliniques et le pronostic de l'atteinte neurologique chez
des enfants africains présentant un paludisme aigu à plasmodium
falciparum.
Schéma, environnement et patients Une revue des dossiers de
tous les enfants de moins de 14 ans admis dans un hôpital kenyan de
district avec un paludisme entre janvier 1992 et décembre 2004.
L'atteinte neurologique était définie par des convulsions, une
agitation, une prostration ou une altération de la conscience ou un
coma.
Principaux critères de jugement L'incidence, le profil et le
pronostic de l'atteinte neurologique.
Résultats Parmi les 58 239 enfants admis, 19 560 (33.6%)
avaient un paludisme comme diagnostic clinique principal. Une atteinte
neurologique a été observée chez 9313 enfants (47.6%)
sous la forme de convulsions (6563/17 517 [37.5%]), agitation (316/11 193
[2.8%]), prostration (3223/15 643 [20.6%]), une altération de la
conscience ou un coma (2129/16 080 [13.2%]). Chez les enfants de moins de 5
ans, l'incidence annuelle moyenne des admissions pour paludisme était
de 2694 pour 100 000 personnes et l'incidence du paludisme avec atteinte
neurologique était de 1156 pour 100 000 personnes. Toutefois, les
réadmissions peuvent avoir surestimé de 10% cette incidence. Les
enfants ayant une atteinte neurologique étaient plus âgés
(médiane, 26 [extrêmes interquartiles {IQR}, 15-41] vs 21 [IQR,
10-40] mois; P<0.001), avaient une durée plus courte de la maladie
(médiane, 2 [IQR, 1-3] vs 3 [IQR, 2-3] jours; P<0.001), et une
charge moyenne parasitaire plus élevée (42.0 [intervalle de
confiance à 95% {IC}, 40.0-44.1] vs 30.4 [IC 95%, 29.0-31.8] x
103/µl; P<0.001). Les facteurs associés indépendants
à l'atteinte neurologique incluaient des antécédents de
convulsions (rapport de cotes ajustés [AOR], 3.50; IC 95%, 2.78-4.42),
une fièvre de 2 jours ou moins (AOR, 2.02; IC 95%, 1.64-2.49), un temps
de remplissage capillaire prolongé (AOR, 3.66; IC 95%, 2.40-5.56), une
acidose métabolique (AOR, 1.55; IC 95%, 1.29-1.87), et une
hypoglycémie (AOR, 2.11; IC 95%, 1.31-3.37). La mortalité
était plus élevée chez les patients ayant une atteinte
neurologique (4.4% [IC 95%, 4.2%-5.1%] vs 1.3% [IC 95%, 1.1%-1.5%];
P<0.001). A leur sortie, 159 (2.2%) des 7281 patients avaient des anomalies
neurologiques.
Conclusions L'atteinte neurologique est fréquente chez les
enfants Kenyans atteints de paludisme à plasmodium falciparum et est
associée à des altérations métaboliques, une
mauvaise perfusion, une charge parasitaire élevée, une
augmentation de la mortalité ainsi qu'à des séquelles
neurologiques. Cette étude suggère que le paludisme à
plasmodium falciparum expose de nombreux enfants africains à des
atteintes cérébrales.
JAMA.
2007;297:2232-2240
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