Contexte Les controverses dans la prévention du paludisme
proviennent de l'absence de données ou de données
contradictoires entre les différentes études, ou dans les
recommandations, de déviation des pratiques locales à partir des
données scientifiques et des seuils variables de risque. Les fausses
idées sur la sévérité du paludisme, la
tolérance des traitements de chimioprophylaxie et l'efficacité
et la tolérance des produits repoussants contribuent à ces
controverses.
Objectifs Comparer plusieurs recommandations nationales de
chimioprophylaxie du paludisme pour identifier les variations des
recommandations. Nous avons revu les études sur la tolérance de
la méfloquine en mettant un accent particulier sur ses effets
indésirables neuropsychiatriques et l'influence sur son
efficacité. Nous avons aussi décrit pourquoi les protocoles de
chimioprophylaxie les plus recommandés n'arrivent pas à
prévenir le paludisme à Plasmodium vivax et revu les options
disponibles.
Acquisition des preuves Nous avons recherché dans les
publications scientifiques de MEDLINE via PubMED les articles pertinents avec
comme date limite décembre 2006 en utilisant les termes paludisme,
chimioprophylaxie, voyage, méfloquine, effets indésirables
neuropsychiatriques, tolérance, paludisme vivax, et primaquine. Des
références supplémentaires ont été obtenues
de bibliographies d'articles sélectionnés. Nous n'avons pas pris
de restrictions de langage.
Synthèses des preuves Il existe certaines absences et
conflits dans les recommandations actuelles. Les autorités de
santé ont une position variable pour la chimioprophylaxie des
médicaments qu'ils recommandent, pour les indications de prophylaxie
continue vs absence de prophylaxie, et l'utilisation de traitement d'urgence
d'attente. En dépit de rapports répandus sur les effets
indésirables de la méfloquine, les études comparatives
ont trouvé que les effets indésirables neuropsychiatriques
sévères surviennent à des taux comparables avec ou sans
autres traitements chimioprophylactiques. Par ailleurs, la méfloquine
ne semble pas altérer la performance de la conduite, du pilotage ou de
la plongée. Le paludisme à P. vivax entraîne une maladie
significative chez les voyageurs, mais les agents chimioprophylactiques
actuels de première intention ne préviennent pas les rechutes
à P. vivax. Bien que non approuvée dans la plupart des pays
comme prophylaxie primaire, la primaquine prévient efficacement les
rechutes à P. vivax.
Conclusions La prévention du paludisme chez les voyageurs
demande une connaissance détaillée de
l'épidémiologie du paludisme et des interactions
hôte-vecteur-parasite. Les décisions sont compliquées par
l'absence de recommandations de référence, de controverses et de
fausses idées. Il est nécessaire d'améliorer le consensus
international pour minimiser les recommandations contradictoires, pour
clarifier les controverses et promouvoir l'observance aux mesures
préventives.
JAMA.
2007;297:2251-2263