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Poids du dysfonctionnement ventriculaire systolique et diastolique au sein de la populationAppréciation de l'étendue de l'épidémie d'insufficance cardiaque
Margaret M. Redfield, MD;
Steven J. Jacobsen, MD, PhD;
John C. Burnett, Jr, MD;
Douglas W. Mahoney, MS;
Kent R. Bailey, PhD;
Richard J. Rodeheffer, MD
Affiliations des auteurs: Division of Cardiovascular Diseases,
Department of Internal Medicine and the Divisions of Clinical Epidemiology and
Biostatistics, and Department of Health Science Research, Mayo Clinic and
Foundation, Rochester, Minn.
Auteur correspondant et reprints: Margaret M. Redfield, MD, Guggenheim
9, Mayo Clinic, 200 First St SW, Rochester, MN 55905 (e-mail:
redfield.margaret{at}mayo.edu).
RÉSUMÉ
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Contexte Environ la moitié des patients atteints
d'insuffisance cardiaque congestive (ICC) présentent un
dysfonctionnement diastolique sans diminution de la fraction d'éjection
(FE). Cependant, la prévalence au sein de la population du
dysfonctionnement diastolique et sa relation avec le dysfonctionnement
systolique et l'ICC restent encore méconnues.
Objectifs Déterminer la prévalence de l'ICC et des
dysfonctionnements diastoliques et systoliques précliniques dans la
population et déterminer si le dysfonctionnement diastolique est un
facteur prédictif de la mortalité toutes causes confondues.
Conception, cadre et participants Etude transversale de 2042
habitants sélectionnés de façon aléatoire dans le
comté d'Olmsted, Minnesota, âgés de 45 ans et plus, entre
juin 1997 et septembre 2000.
Mesures des critères principaux Evaluation des fonctions
systolique et diastolique par échocardiographie Doppler.
Présence d'un diagnostic d'ICC par examen des dossiers médicaux
avec classification en tant qu'ICC confirmée si les critères de
Framingham sont remplis. Les sujets exempts d'ICC mais porteurs d'un
dysfonctionnement diastolique ou systolique ont été
considérés comme porteurs d'un dysfonctionnement diastolique ou
systolique préclinique.
Résultats La prévalence de l'ICC confirmée
était de 2,2 % (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 1,6-2,8 %)
avec 44 % des sujets ayant une FE supérieure à 50 %. Au total,
20,8 % (IC à 95 %, 19,0-22,7 %) de la population présentait un
dysfonctionnement diastolique léger, 6,6 % (IC à 95 %, 5,5-7,8
%) un dysfonctionnement diastolique modéré et 0,7 % (IC à
95 %, 0,3-1,1 %) un dysfonctionnement diastolique grave, 5,6 % (IC à 95
%, 4,5-6,7 %) de la population ayant un dysfonctionnement diastolique
modéré ou grave avec une FE normale. La prévalence d'un
quelconque dysfonctionnement systolique (EF 50 %) était de 6,0 %
(IC à 95 %, 5,0-7,1 %) avec un dysfonctionnement systolique
modéré ou grave (EF 40 %) présent chez 2,0 % (IC
à 95 %, 1,4-2,5 %) des patients. L'ICC est beaucoup plus
fréquente chez les sujets qui présentent un dysfonctionnement
systolique ou diastolique que chez ceux qui ont une fonction ventriculaire
normale. Toutefois, même parmi les patients présentant un
dysfonctionnement diastolique ou systolique modéré ou grave,
moins de la moitié ont une ICC identifiée. Au cours des analyses
multifactorielles, contrôlant l'age, le sexe et la FE, un
dysfonctionnement diastolique léger (risque relatif, 8,31 [IC à
95 %, 3,00-23,1], p < 0,001) et un dysfonctionnement diastolique
modéré ou grave (risque relatif, 10,17 [IC à 95 %,
3,28-31,0], p < 0,001) était prédictif de la
mortalité toutes causes confondues.
Conclusions Au sein de la population, le dysfonctionnement
systolique est présent fréquemment chez les patients exempts
d'ICC identifiée. De plus, le dysfonctionnement diastolique, tel qu'il
est défini rigoureusement par les techniques Doppler
détaillées, est fréquent, souvent non accompagné
d'ICC et associé à une augmentation marquée de la
mortalité toutes causes confondues.
JAMA. 2003;289:194-202.
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