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Années de vie perdues à cause de l'obésité
Kevin R. Fontaine, PhD;
David T. Redden, PhD;
Chenxi Wang, MD;
Andrew O. Westfall, MS;
David B. Allison, PhD
Affiliations des auteurs:Division of Rheumatology, Johns Hopkins
University School of Medicine, Baltimore, Md and Department of Biostatistics,
Section on Statistical Genetics, Clinical Nutrition Research Center,
University of Alabama, Birmingham.
Auteur correspondant et reprints: David B. Allison, PhD, Department of
Biostatistics, University of Alabama, 327 Ryals Public Health Bldg, 1665
University Blvd, Birmingham, AL 35294 (e-mail:
dallison{at}ms.soph.uab.edu).
RÉSUMÉ
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Contexte Les organismes et les fonctionnaires de la santé
publique ont diffusé des messages sanitaires d'information concernant
les dangers de l'obésité, mais ils n'ont pas produit l'effet
voulu.
Objectifs Estimer le nombre attendu d'années de vie perdues
(AVP) à cause d'une surcharge pondérale ou de
l'obésité sur toute la durée de vie d'un adulte.
Plan expérimental, cadre et sujets On a utilisé des
données provenant (1) des tables de survie américaines (1999);
(2) de la troisième enquête nationale évaluant la
santé et la nutrition (NHANES III, 1988-1994); (3) de la
première étude nationale de suivi épidémiologique
de la santé et de la nutrition aux Etats-Unis (NHANES I et II,
1971-1992) et de l'étude de mortalité NHANES II (1976-1992) pour
déduire des estimations de l'AVP chez des adultes âgés de
18 à 85 ans. L'indice de masse corporelle (IMC) a été
réparti en catégories de nombres entiers (telles que: < 17;
17 à < 18; 18 à < 19; 20 à < 21; 21 à 45;
45). Un IMC de 24 a été utilisé comme la
catégorie de référence.
Principaux critères de jugement Le principal critère
de jugement était la différence entre le nombre attendu
d'années de vie pour un individu obèse et celui d'un individu
non obèse, ce nombre étant désigné par
l'abréviation AVP.
Résultats Des différences marquées ont
été observées entre les origines ethniques et les sexes
pour l'AVP estimé. Chez les sujets de race blanche, une association
sous forme de courbe en "J" ou en "U" a
été établie entre la surcharge pondérale ou
l'obésité et l'AVP. L'IMC optimal (associé à l'AVP
le plus faible ou la longévité la plus grande) varie
approximativement entre 23 et 25 pour les sujets de race blanche et entre 23
et 30 pour les sujets de race noire. Pour toute surcharge pondérale,
quelle qu'en soit ampleur, les jeunes adultes avaient
généralement un AVP supérieur à celui des autres
adultes. L'AVP maximal pour les hommes de race blanche âgés de 20
à 30 ans et présentant une obésité
sévère (IMC > 45) est de 13; il est de 8 chez les femmes de
race blanche. Pour les hommes, cela pourrait correspondre à une
diminution de 22 % de la durée de vie restante attendue. Chez les
hommes et les femmes de race noire, âgés de plus de 60 ans, la
surcharge pondérale et l'obésité modérée
n'ont généralement pas été associées
à un AVP accru; seules les obésités sévères
ont entraîné des années de vie perdues. Cependant, chez
les jeunes sujets de race noire présentant une obésité
sévère, l'AVP maximal était de 20 pour les hommes et de 5
pour les femmes.
Conclusion L'obésité semble diminuer
l'espérance de vie de façon marquée,
particulièrement chez les jeunes adultes.
JAMA. 2003;289:187-193.
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