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Acétylcystéine dans la prévention de l'atteinte aiguë de la fonction rénale dans les suites d'une coronarographie programméeEssai contrôlé randomisé
Jay Kay, MBBS, MRCP;
Wing Hing Chow, MBBS, FRCP;
Tak Mao Chan, MD;
Sing Kai Lo, PhD;
On Hing Kwok, MBBS, MRCP;
Alex Yip, MBBS, FRCP;
Katherine Fan, MBBS, MRCP;
Chi Hang Lee, MBBS, MRCP;
Wai Fai Lam, MBBS, MRCP
Affiliations des auteurs: Cardiac Medical Unit, Grantham Hospital
and Nephrology Division, Department of Medicine, Queen Mary Hospital,
University of Hong Kong; and Institute for International Health, University of
Sydney, Sydney, Australia.
Auteur chargé de la correspondance et des tirés à
part: Jay Kay, MRCP, Cardiac Medical Unit, Grantham Hospital, 125 Wong
Chuk Hang Rd, Aberdeen, Hong Kong (e-mail:
flkay{at}netvigator.com).
RÉSUMÉ
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Contexte L'acétylcystéine est un antioxydant qui peut
prévenir la néphrotoxicité aiguë due aux produits de
contraste chez les patients souffrant d'une altération de la fonction
rénale et subissant un scanner. Son rôle dans la coronarographie
est cependant indéterminé.
Objectif Il s'agissait de déterminer si
l'acétylcystéine par voie orale pouvait prévenir la
détérioration aiguë de la fonction rénale chez des
patients souffrant d'une insuffisance rénale modérée et
subissant une coronarographie programmée.
Schéma Étude randomisée, prospective, en double
aveugle, contrôlée contre placebo réalisée entre
mai 2000 et décembre 2001 à l'hôpital Grantham à
l'université de Hongkong.
Participants Deux cents patients chinois âgés en
moyenne de 68 ans (DS/6,5) présentant une insuffisance rénale
modérée et stable (clairance de la créatinine <60
ml/minute [1,00 ml/seconde] subissant une coronarographie programmée
avec ou sans intervention.
Intervention Les participants étaient randomisés en
vue de recevoir de l'acétylcystéine par voie orale (600 mg deux
fois par jour; nombre = 102) ou un placebo apparié (nombre = 98) un
jour avant et le jour de l'angiographie. L'ensemble des patients recevait un
produit de contraste de faible osmolalité.
Critères principaux de jugement La survenue d'une
augmentation de plus de 25 % de la créatininémie dans les 48
heures suivant l'administration des produits de contraste et les modifications
de la clairance de la créatinine et de la créatininémie
sérique.
Résultats Douze patients témoins (12 %) et 4 patients
recevant l'acétylcystéine (4 %) ont eu plus de 25 %
d'augmentation de la créatininémie sérique dans les 48
heures suivant l'administration du produit de contraste (risque relatif: 0,32;
intervalle de confiance à 95 %: 0,10-0,96; p = 0,03). La
créatininémie était plus basse dans le groupe
acétylcystéine (1,22 mg/dl [107,8 µmol/l]; IC 95 %: 1,11-1,33
mg/dl contre 1,38 mg/dl [122,9 µmol/l]; IC 95 %: 1,27-1,49 mg/dl;
p = 0,006) au cours des 48 premières heures suivant
l'angiographie. Le traitement par acétylcystéine a
augmenté significativement la clairance de la créatinine de 44,8
ml/minute (0,75 ml/seconde) (IC 95 %: 42,7-47,6 ml/minute) à 58,9
ml/minute (0,98 ml/seconde) (IC 95 %: 55,6-62,3 ml/minute) 2 jours
après l'administration du produit de contraste (p < 0,001).
L'augmentation n'était pas significative dans le groupe témoin
(de 42,1 à 44,1 ml/minute [0,70 à 0,74 ml/seconde]; p =
0,15). Le bénéfice de l'acétylcystéine a
été constant dans les différents sous-groupes de patients
et persistant pendant au moins 7 jours. Il n'y a pas eu d'effets secondaires
majeurs liés au traitement.
Conclusion L'acétylcystéine protège les
patients présentant une insuffisance rénale chronique
modérée des détériorations de la fonction
rénale induites par les produits de contraste lors des
procédures de coronarographie, avec des effets indésirables
minimes et pour un faible coût.
JAMA. 2003 ; 289 : 553-558.
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