|
|
Évaluation préliminaire de l'inhalation d'oxyde nitrique (monoxyde d'azote) dans les épisodes aigus d'obstruction vasculaire chez les enfants atteints de drépanocytose
Debra L. Weiner, MD, PhD;
Patricia L. Hibberd, MD, PhD;
Peter Betit, RRT;
Andrew B. Cooper, PhD;
Christine A. Botelho, MPH;
Carlo Brugnara, MD
Affiliation des auteurs: Pediatric Emergency, Clinical Research
Program, Respiratory Care, and Department of Laboratory Medicine, Children's
Hospital Boston, and Harvard MedicalSchool, Boston, Mass.
Correspondance et tirés-à-part: Debra L. Weiner, MD, PhD,
Emergency Medicine, Children's Hospital Boston, 300 Longwood Ave, Boston, MA
02115 (e-mail:
weiner_d{at}tch.harvard.edu).
RÉSUMÉ
| |
Contexte Les obstructions vasculaires sont le
phénomène central des crises douloureuses et des lésions
viscérales aiguës et chroniques de la drépanocytose. Une
régulation anormale du tonus vasculaire dépendante de l'oxyde
nitrique (monoxyde d'azote), accompagnée d'une activation et d'une
adhésion des plaquettes, avec inflammation, contribue à la
physiopathologie de cette obstruction vasculaire. L'oxyde nitrique dans cette
obstruction vasculaire peut représenter un traitement prometteur du
mécanisme à l'origine de la maladie.
Objectif Explorer l'efficacité et la tolérance de
l'oxyde nitrique inhalé dans le traitement des crises d'obstruction
vasculaire chez des patients en milieu pédiatrique.
Schéma Essai prospectif, en double aveugle,
contrôlé contre placebo et randomisé, ayant inclus les
patients entre septembre 1999 et octobre 2001.
Environnement Hôpital urbain pédiatrique
spécialisé d'une ville aux États-Unis.
Participants Vingt patients âgés de 10 à 21 ans
atteints de drépanocytose et souffrant de crises sévères
d'obstruction vasculaire.
Intervention Les patients étaient randomisés pour
recevoir de l'oxyde nitrique en inhalation (80 ppm avec une concentration
finale de 21 % d'oxygène inspiré; n = 10) ou un placebo
(oxygène inspiré 21 %; n = 10) pendant 4 heures.
Critères principaux de jugement Amélioration de la
douleur après 4 heures d'inhalation par rapport à la douleur
avant inhalation, évaluée sur une échelle visuelle
analogique de 10 cm; les critères secondaires de jugement comprenaient
la douleur sur une période de six heures, l'utilisation
parentérale de narcotiques pendant 24 heures, la durée de
l'hospitalisation, la pression artérielle, la saturation en
oxygène et les concentrations de méthémoglobine.
Résultats Les scores de la douleur avant inhalation sur
l'échelle visuelle analogique étaient similaires dans les
groupes oxyde nitrique et placebo (p = 0,80). La diminution de ces
scores à la 4e heure a été de 2 cm dans le
groupe oxyde nitrique et de 1,2 cm dans le groupe placebo (p = 0,37).
La répétition des analyses de variance pour les scores horaires
de la douleur a montré une réduction plus importante de 1
cm/heure dans le groupe oxyde nitrique par rapport au groupe placebo
(p = 0,02). L'utilisation de morphine pendant 6 heures a
été significativement inférieure dans le groupe oxyde
nitrique (utilisation cumulée moyenne: 0,29 versus 0,44 mg/kg;
p = 0,03), mais n'a pas été différente pendant
les 4 heures (0,26 versus 0,32 mg/kg; p = 0,21) ou les 24
heures (0,63 versus 0,91 mg/kg; p = 0,15). La durée
d'hospitalisation a été respectivement de 78 et 100 heures dans
les groupes oxyde nitrique et placebo (p = 0,19). Aucune
toxicité à l'oxyde nitrique n'a été
observée.
Conclusions Les résultats de cette étude pilote
suggèrent que l'oxyde nitrique en inhalation peut être
bénéfique dans les crises aiguës d'obstruction vasculaire.
Ces résultats préliminaires demandent des explorations
complémentaires.
JAMA. 2003;289:1136-1142.
|