Contexte Le développement d'un vaccin destiné à
prévenir une infection congénitale par le cytomégalovirus
(CMV) a été gêné par l'absence de certitude sur la
protection du foetus par l'immunité maternelle.
Objectif Déterminer si la présence d'anticorps
maternels contre le CMV diminue significativement le risque d'infection
congénitale par le CMV au cours des grossesses futures.
Schéma, environnement et participants Étude de cohorte
comprenant 3 461 multipares dans une population ayant un taux
élevé d'infection congénitale par le CMV et ayant
accouché de nouveau-nés dépistés pour une
infection congénitale par le CMV entre 1993 et 1998, dont un
échantillon de sang du cordon provenant d'un accouchement
précédent pouvait être recueilli et analysé
à la recherche d'anticorps contre le CMV.
Critère principal de jugement Infection congénitale
par le CMV en fonction du statut immunitaire maternel, de l'âge, de la
race, de la parité et du statut socio-économique.
Résultats Parmi les 604 nouveau-nés issus de
mères initialement séronégatives, une infection
congénitale par le CMV est apparue chez 18 (3 %). En comparaison, parmi
les 2 857 nouveau-nés issus de mères immunisées, une
infection congénitale par le CMV est apparue chez 29 (1,0 %). Deux
facteurs, une immunité maternelle avant la conception (risque relatif
ajusté: 0,31; intervalle de confiance à 95 %: 0,17-0,58) et un
âge maternel de 25 ans ou plus (risque relatif ajusté: 0,19;
intervalle de confiance à 95 %: 0,07-0,49), étaient fortement
protecteurs contre une infection congénitale par le CMV. Aucun autre
facteur n'était associé à une diminution du risque
d'infection congénitale par le CMV.
Conclusion Une immunité acquise naturellement entraîne
une diminution de 69 % du risque d'infection congénitale par le CMV au
cours des grossesses futures.
JAMA. 2003;289:1008-1011.