Contexte La perte pondérale, la diminution de l'apport en
sel, l'augmentation de l'activité physique et la limitation de la
consommation d'alcool correspondent à des recommandations reconnues
permettant de réduire la pression artérielle (PA). Le
régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) diminue aussi la
PA. A ce jour, aucune étude n'a évalué les effets de
l'instauration simultanée de ces recommandations d'hygiène de
vie.
Objectif Déterminer l'effet sur la PA de 2 interventions
comportementales à composantes multiples.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé
avec inclusion dans 4 centres cliniques (janvier 2000-juin 2001) chez 810
adultes (âge moyen [DS]: 50 [8,9] ans; 62 % de sexe féminin; 34 %
d'Afro-Américains) ayant une PA supérieure à la valeur
maximale, incluant une hypertension de grade 1 (120-159 mm Hg PA systolique et
80-95 mm Hg PA diastolique) et ne prenant pas de traitement
antihypertenseur.
Intervention Les participants étaient randomisés vers
un des trois groupes d'intervention: 1) "établi,"
intervention comportementale qui instaurait des recommandations reconnues (n =
268); 2) "établi plus DASH," qui instaurait aussi un
régime DASH (n = 269) et 3) un groupe de comparaison "conseils
seulement" (n = 273).
Critères principaux de jugement Mesures de la PA et de
l'état de l'hypertension à 6 mois.
Résultats Les deux interventions comportementales ont
significativement diminué le poids, amélioré la forme
physique et diminué l'apport sodé. L'intervention
"établi plus DASH" a également accru l'apport de
fruits, de légumes et de laitages. Dans les groupes, les stades de PA
et le statut de l'hypertension étaient nets. Après soustraction
des modifications du groupe "conseils seulement", la
réduction moyenne nette de PA systolique a été de 3,7 mm
Hg (p < 0,001) dans le groupe "établi" et de
4,3 mm Hg (p < 0,001) dans le groupe "établi plus DASH";
la différence de PA systolique entre les groupes
"établi" et "établi plus DASH"
était de 0,6 mm Hg (p = 0,43). Par rapport à la
prévalence initiale de l'hypertension de 38 %, la prévalence
à 6 mois était de 26 % dans le groupe "conseils
seulement", 17 % dans le groupe "établi"(p =
0,01 par rapport au groupe "conseils seulement") et de 12 % dans
le groupe "établi plus DASH" (p < 0,001 par
rapport au groupe "conseils seulement"; p = 0,12 par
rapport au groupe "établi"). La prévalence de la PA
maximale (<120 mm Hg PA systolique et < 80 mm Hg PA diastolique)
était de 19 % dans le groupe "conseils seulement", de 30 %
dans le groupe "établi" (p = 0,005 par rapport au
groupe "conseils seulement") et de 35 % dans le groupe
"établi plus DASH" (p < 0,001 par rapport au
groupe "conseils seulement"; p = 0,24 par rapport au
groupe "établi").
Conclusion Les personnes ayant une PA supérieure aux valeurs
optimales, incluant une hypertension de grade 1, peuvent voir grâce
à de nombreuses modifications de leur hygiène de vie une
diminution de leur PA et de leur risque cardio-vasculaire.
JAMA. 2003 ; 289 : 2083-2093.