Contexte Bien que l'utilisation de la tomographie à faisceau
d'électrons (EBT) comme outil de motivation pour modifier le
comportement soit pratiquée, son efficacité n'a pas
été étudiée.
Objectif Evaluer les effets de l'incorporation de la EBT comme
facteur de motivation dans un programme de dépistage cardio-vasculaire
dans le contexte soit d'une prise en charge invasive (ICM) soit d'une prise en
charge habituelle, en mesurant son impact sur un an sur un paramètre
composite du risque projeté.
Schéma Essai randomisé et contrôlé avec
un schéma factoriel 2 x 2 et une année de suivi.
Environnement et participants Echantillon consécutif de 450
militaires américains asymptomatiques en service actif,
âgés de 39 à 45 ans, stationnés dans la
région de Washington, DC et prévus pour avoir un examen clinique
périodique obligatoire au sein de l'Armée, inclus entre janvier
1999 et mars 2001 (âge moyen: 42 ans; 79 % de sexe masculin; 66 [15 %]
avaient des calcifications coronaires; risque moyen coronarien estimé
à 10 ans [DS] 5,85 % [3,85 %]).
Interventions Les patients étaient randomisés vers
l'un des 4 bras de l'intervention: les résultats de l'EBT
étaient communiqués dans le contexte soit d'une ICM (n = 111) ou
d'une prise en charge habituelle (n = 119) ou les résultats de l'EBT
n'étaient pas communiqués dans le contexte soit d'une ICM (n =
124) ou d'une prise en charge habituelle (n = 96).
Critère principal de jugement Le critère principal de
jugement était une évaluation composite du risque, le score du
risque à 10 ans de Framingham (FRS).
Résultats En comparant les groupes ayant eu les
résultats de l'EBT par rapport à ceux n'en ayant pas eu, la
modification du risque moyen absolu FRS à 10 ans était de +0,30
vs +0,36 (p = 0,81). En comparant les groupes ayant eu une
ICM avec ceux ayant eu une prise en charge habituelle, la modification du
risque moyen absolu FRS à 10 ans était de -0,06 vs
+0,74 (p = 0,003). Une amélioration ou une stabilisation du
risque cardio-vasculaire ont été observées chez 157
patients (40,2 %). Dans les analyses multivariées pour la
prévision de la modification du FRS, après ajustement sur les
calcifications coronaires connues, la motivation pour une modification et les
variables multiples psychologiques, seul le nombre de facteurs de risque (odds
ratio: 1,42; intervalle de confiance à 95 %: 1,16-1,75 pour chaque
facteur de risque supplémentaire) et la pratique d'une ICM (odds ratio:
1,62; IC 95 %: 1,04-2,52) étaient associés à une
amélioration ou une stabilisation du risque projeté.
Conclusions L'utilisation d'un dépistage des calcifications
coronaires pour motiver les patients en vue de changer leurs facteurs de
risque, en leur montrant des éléments probants, n'a pas
été associée à une amélioration du risque
cardio-vasculaire modifiable à un an. La prise en charge des cas a
été meilleure qu'une prise en charge habituelle dans la gestion
de ces facteurs de risque.
JAMA. 2003 ; 289 : 2215-2223.