Contexte La compréhension des caractéristiques des
donneurs de sang au moment des crises peut aider à prédire la
sécurité des transfusions de sang et les profils des donneurs
réguliers.
Objectifs Caractériser la quantité de dons et la
prévalence des marqueurs de maladies infectieuses dans le sang
donné par des donneurs américains en réponse au 11
septembre 2001, attaques terroristes et évaluer la fréquence de
retour parmi ceux ayant donné pour la 1ère fois.
Schéma Données d'une enquête transversale
provenant de l'étude National Heart, Lung, and Blood Institute
Retrovirus Epidemiology Donor Study 4 semaines avant et 4 semaines
après le 11 septembre 2001 et la période correspondante de 8
semaines en 2000.
Environnement et participants Au total, 327 065 volontaires donneurs
ont contribué à 373 628 dons allogéniques dans 5 grandes
banques du sang régionales des Etats-Unis.
Critères principaux de jugement Modifications du nombre de
dons globalement et selon le statut "premier don ou don
répété", prévalence des marqueurs de
maladies infectieuses, estimation du risque d'infections virales transmises
par transfusion et fréquence de retour des donneurs ayant
contribué pour la première fois.
Résultats Environ 20 000 dons allogéniques ont
été recueillis par semaine au cours des 4 semaines
précédant le 11 septembre, alors que 49 000 (multiplication par
2,5) et 26 000 à 28 000 (multiplication par 1,3 à 1,4) dons ont
été faits hebdomadairement respectivement au cours de la
1ère et 2e semaines jusqu'à la
4e semaine à partir du 11 septembre. Tous les groupes
démographiques ont contribué plus que d'habitude après
les attaques et après ajustement sur les variations saisonnières
et annuelles, il y avait une multiplication par 5,2 (intervalle de confiance
à 95 %: 5,0-5,4) du nombre de "premiers donneurs" par
rapport à une multiplication par 1,5 (1,4-1,5) du nombre des donneurs
habituels au cours de la 1ère semaine suivant le 11
septembre par rapport aux 4 semaines précédentes. Le pourcentage
hebdomadaire des donneurs habituels revenant après une absence de dons
pendant 10 années ou plus avait augmenté de 2 % avant le 11
septembre à 6 % au cours de la 1ère semaine
après le 11 septembre. Les dons de sang confirmés positifs pour
le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), virus de
l'hépatite C (VHC) et antigène de surface de l'hépatite B
ont presque triplés entre la semaine avant le 11 septembre (0,1 %) et
la semaine après les attentats (0,3 %), expliqués pour la
plupart par une augmentation des "premiers" donneurs et des
"anciens" donneurs. Les risques estimés résiduels de
transmission virale ont augmenté légèrement après
les attentats (VIH: 1/1,5 million vs 1/1,8 million de dons; VHC:
1/1,3 million vs 1/1,6 million; virus de l'hépatite B: 1/140
000 vs 1/170 000). Les taux de retour des "premiers"
donneurs à 12 mois pour 2000 et 2001 ont été similaires:
28 % (p = 0,37) pour les donneurs de la 1ère
semaine après le 11 septembre (ou 12 septembre 2000) et 30 %
(p = 0,69) pour la 2e à 4e semaines.
Conclusions Les événements du 11 septembre ont
entraîné un afflux de donneurs "novices" sans
augmentation nette du risque absolu d'infections virales transmises par le
sang au cours de la transfusion. Les taux de retour des donneurs
"novices" ont été relativement faibles de
façon égale avant et après les attentats,
suggérant que ceux donnant pour la 1ère fois en temps
de crise ont des comportements similaires à ceux des autres donneurs
"novices" pour ce qui concerne une répétition d'un
don de sang. Leurs taux de retour relativement faibles renforcent la
nécessité en faveur d'une éducation sur l'importance des
dons réguliers.
JAMA. 2003 ; 289 : 2246-2253.