Contexte Le zonisamide est un anti-épileptique
commercialisé qui possède une activité
sérotoninergique et dopaminergique en plus du blocage des canaux
sodiques et calciques. La perte de poids était un effet
indésirable associé au zonisamide dans les essais cliniques sur
l'épilepsie.
Objectif Evaluer l'efficacité du zonisamide dans la perte
pondérale de l'adulte obèse.
Schéma et environnement Essai randomisé, en double
aveugle, contrôlé contre placebo, de 16 semaines, avec une
extension optionnelle en simple aveugle avec le même traitement pendant
16 autres semaines, mené au Centre Médical de la Duke University
de mars 2001 à mars 2002.
Participants Cinquante cinq (92 %) femmes et 5 (8 %) hommes (index
moyen de masse corporelle [ES]: 36,3 [0,5]; âge moyen: 37,0 (1,0)
années).
Interventions Les patients étaient randomisés pour
recevoir soit zonisamide (n = 30) soit un placebo (n = 30). Tous les
participants avaient un régime hypocalorique équilibré
(500 kcal/jour de déficit) et l'observance était suivie
grâce à des carnets diététiques remplis par les
patients. Le traitement par zonisamide commençait avec 100 mg/jour par
voie orale, avec une augmentation progressive à 400 mg/jour et une
augmentation complémentaire à 600 mg/jour pour les patients
perdant moins de 5 % du poids corporel à la fin des 12 semaines. Le
dosage du placebo était identique.
Critère principal de jugement Modification du poids
corporel.
Résultats Parmi les 60 patients randomisés, 51 ont
terminé les 16 semaines de la phase aiguë. Dans une analyse en
intention de traiter utilisant les données disponibles de tous les
patients randomisés, avec la dernière observation
rapportée, le groupe zonisamide a perdu plus de poids que le groupe
placebo (moyenne [ES]: 5,9 [0,8] kg [perte de 6,0 %] vs 0,9 [0,4] kg
[perte de 1.0 %]; t = 5,5; p < 0,001) au cours de la
période de 16 semaines. Une régression longitudinale mixte pour
les modifications de poids, ajustée sur l'âge, le sexe, la race,
l'index de masse corporelle et le pourcentage de graisse corporelle estimait
que le zonisamide pendant la durée de 16 semaines de l'étude
avait été associé à une perte pondérale
plus importante que le placebo (t = 6,4; p < 0,001). Dix
sept participants (57 %) sur les 30 du groupe zonisamide et 3 (10 %) sur les
30 participants du groupe placebo avaient perdu au moins 5 % du poids corporel
(p < 0,001) à la 16e semaine. Parmi les 37
participants passés dans la phase d'extension de l'étude, 36 ont
terminé la 32e semaine. Le groupe zonisamide (n = 19) a eu
une perte pondérale moyenne de 9,2 kg (1,7 kg) (perte de 9,4 %)
à la 32e semaine par rapport à 1,5 kg (0,7 kg) (perte
de 1,8 %) dans le groupe placebo (n = 17) (t = 4,0; p <
0,001). Le zonisamide a été bien toléré avec peu
d'effets indésirables.
Conclusion Dans cet essai préliminaire à court terme,
le zonisamide et un régime hypocalorique ont entraîné une
perte de poids plus importante que l'association placebo - régime
hypocalorique pour traiter l'obésité.
JAMA. 2003 ; 289 : 1820-1825.