Contexte Le traitement classique des bouffées de chaleur est
le traitement hormonal substitutif par l'estradiol ou les agents progestatifs,
mais des données récentes ont suggéré que les
antidépresseurs inhibant la recapture de la sérotonine pouvaient
être aussi efficaces.
Objectif Evaluer un inhibiteur sélectif de la
sérotonine (paroxétine à libération
contrôlée [CR]) dans le traitement des symptômes
vasomoteurs ressentis par un échantillon transversal de femmes
ménopausées.
Schéma et environnement Etude randomisée, en double
aveugle, contrôlée contre placebo, en groupes parallèles
menée dans 17 centres américains, incluant des consultations de
ville, semiurbaines et rurales.
Patients Au total, 165 femmes ménopausées
âgées de 18 ans ou plus présentant au moins 2 à 3
bouffées de chaleur quotidiennes et devant avoir interrompu tout
traitement hormonal pendant au moins six semaines. Les femmes étaient
exclues si elles avaient des signes de cancer évolutif, étaient
sous chimiothérapie ou radiothérapie.
Intervention Après une phase de sélection d'une
semaine, les participants de l'étude étaient randomisés
pour recevoir soit un placebo soit 12,5 mg/jour ou 25,0 mg/jour de
paroxétine CR (selon un rapport 1:1:1) pendant six semaines.
Critères principaux de jugement Modification moyenne entre
les valeurs initiales et la 6e semaine du score quotidien des
bouffées de chaleur (fréquence x
sévérité).
Résultats Cinquante-six participantes avaient
été randomisées pour recevoir un placebo, 51 pour
recevoir 12,5 mg/jour et 58 pour recevoir 25,0 mg/jour de paroxétine
CR. Les réductions moyennes du score composite des bouffées de
chaleur entre les valeurs initiales et la 6e semaine ont été
statistiquement significatives chez celles recevant la paroxétine CR
par rapport à celles recevant le placebo. A la 6e semaine,
la fréquence moyenne quotidienne des bouffées de chaleur
était passée de 7,1 à 3,8 (réduction moyenne: 3,3)
chez celles du groupe 12,5 mg/jour et de 6,4 à 3,2 (réduction
moyenne: 3,2) chez celles du groupe 25 mg/jour de paroxétine CR et de
6,6 à 4,8 (réduction moyenne: 1,8) chez celles du groupe
placebo. La réduction moyenne ajustée sur le placebo du score
composite a été de - 4,7 (intervalle de confiance à 95 %:
- 8,1 à - 1,3; p = 0,007) en comparant 12,5 mg/jour de
paroxétine CR au placebo et de - 3,6 (IC 95 %: - 6,8 à - 0,4;
p = 0,03) en comparant 25,0 mg/jour de paroxétine CR au
placebo. Ceci correspondait à des réductions médianes de
62,2 % chez les femmes du groupe 12,5 mg/jour et de 64,6 % chez celles du
groupe 25,0 mg/jour de paroxétine CR par rapport à 37,8 % chez
celles du groupe placebo.
Conclusion La paroxétine CR peut être une alternative
efficace et bien tolérée du traitement hormonal substitutif et
des autres traitements des bouffées de chaleurs de la
ménopause.
JAMA. 2003 ; 289 : 2827-2834.