Contexte Plusieurs indices ont impliqué une association entre
l'infection à Chlamydia pneumoniae et
l'athérogénèse.
Objectifs Déterminer l'effet de 12 semaines de traitement par
antibiotique sur les événements coronariens chez des patients
ayant une coronaropathie stable et une exposition connue à C.
pneumoniae.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé,
comparatif contre placebo chez 7 747 adultes ayant eu un infarctus du myocarde
au moins 6 semaines auparavant (médiane: 2,6 années) et un titre
d'IgG C. pneumoniae de 1/16 ou plus. Les patients étaient
recrutés dans 271 centres cliniques d'Amérique du Nord,
d'Europe, d'Argentine et des Indes entre le 10 octobre 1997 et le 22 juillet
2001.
Intervention Les patients recevaient soit de l'azithromycine (600
mg/jour pendant trois jours au cours de la 1er semaine, puis 600
mg/semaine pendant les semaines 2 à 12; n = 3 879) soit un placebo (n =
3 868).
Critères principaux de jugement L'événement
principal était la première survenue d'un décès
indépendamment de la cause, un réinfarctus non mortel, une
revascularisation coronarienne ou une hospitalisation pour angor. Les patients
étaient suivis jusqu'à ce qui 1 038 événements
soient comptabilisés.
Résultats Après un suivi médian de 14 mois, il
n'y a pas eu de réduction significative de la probabilité de
survenue d'un événement principal avec l'azithromycine vs le
placebo (7 % [IC 95 %: - 5 % à 17 %], P = 0,23). Les analyses
des risques relatifs suggéraient des bénéfices
précoces en faveur de l'azithromycine sur le critère principal
et sur les décès ou les réinfarctus, mais ceci diminuait
avec le temps. Il n'y a pas eu de réductions significatives du risque
pour l'une des composants du critère principal de jugement, dont les
décès (8 %), les récidives d'infarctus du myocarde (7 %),
les procédures de revascularisation (5 %) ou les hospitalisations pour
angor (-1 %). Des événements indésirables liés aux
traitements de l'étude ont été rapportés par 13,2
% des patients randomisés pour recevoir l'azithromycine, surtout des
diarrhées par rapport à 4,6 % de ceux du groupe placebo, et ont
entraîné une interruption du médicament chez 1,6 % de ceux
prenant l'azithromycine et 0,4 % de ceux recevant le placebo.
Conclusion Chez des patients stables ayant eu des
antécédents d'infarctus du myocarde et des preuves d'exposition
à C. pneumoniae, un traitement de 3 mois avec azithromycine
n'a pas diminué significativement les séquelles cliniques de
coronaropathie.
JAMA. 2003;290:1459-1466.