Contexte Une faible condition cardio-respiratoire est un facteur de
risque documenté de mortalité cardiovasculaire et de
mortalité globale; cependant, les mécanismes responsables de ces
associations ne sont pas certains.
Objectif Evaluer si une mauvaise condition cardio-respoiratoire,
appréciée par un test d'effort maximum sur tapis roulant de
courte durée, prédit le développement des facteurs de
risque de maladie cardiovasculaire et si une amélioration de la
condition (augmentation de la durée du test d'effort entre les examens)
est associée à une diminution du risque.
Schéma, environnement et participants Etude longitudinale
d'une cohorte ayant pour base une population d'hommes et de femmes entre 18 et
30 ans appartenant à l'étude Coronary Artery Risk
Development in Young Adults (CARDIA). Les participants qui arrivaient
initialement à compléter le test d'effort sur tapis roulant
selon le protocole de Balke étaient suivis de 1985-1986 à
2000-2001. Un sousgroupe de participants (n = 2 478) répétait le
test d'effort en 1992-1993.
Critères principaux de jugement Nouveaux cas de
diabète de type 2, d'hypertension, de syndrome métabolique
(défini selon le panel III du National Cholesterol Education
Program Adult Treatment) et d'hypercholestérolémie
(cholestérol des lipoprotéines de basse densité >/=
160 mg/dl [4,14 mmol/l]).
Résultats Au cours de la période d'étude de 15
ans, les taux de nouveaux cas de diabète, d'hypertension, de syndrome
métabolique et d'hypercholestérolémie ont
été respectivement de 2,8, 13,0, 10,2 et 11,7 pour 1000
personnes-années. Après ajustement sur l'âge, la race, le
sexe, le tabagisme et les antécédents familiaux de
diabète, d'hypertension ou d'infarctus prématuré du
myocarde, les participants ayant une mauvaise condition cardio-respiratoire
(< 20e percentile) avaient 3 à 6 fois plus de risque de
développer un diabète, une hypertension et un syndrome
métabolique que les participants ayant un bonne condition
cardio-respiratoire (>/= 60e percentile), tous P <
0,001. L'ajustement sur l'index de masse corporelle initial diminuait la
puissance de ces associations à deux fois (toutes P <
0,001). En comparaison, l'association entre mauvaise condition
cardio-respiratoire et hypercholestérolémie était modeste
(risque relatif [RR]: 1,4; intervalle de confiance à 95% [IC]: 1,1-1,7;
P = 0,02) et ramenée à une signification marginale
après ajustement sur l'index de masse corporelle (P = 0,13).
Une amélioration de la condition sur 7 ans a été
associée à une diminution du risque de développer un
diabète (RR: 0,4; IC 95%: 0,2-1,0; P = 0,04) et du syndrome
métabolique (RR: 0,5; IC 95%: 0,3-0,7; P < 0,001), mais la
puissance et la significativité de ces associations ont diminué
après prise en compte des modifications pondérales.
Conclusions Une mauvaise condition cardio-respiratoire chez les
adultes jeunes est associée au développement de facteurs de
risque de maladie cardio-vasculaire. Ces associations impliquent
l'obésité et peuvent être modifiées en
améliorant la condition cardio-respiratoire.
JAMA. 2003;290:3092-3100.