Contexte L'échinacée est un plante largement
utilisée dans le traitement des infections respiratoires hautes (IRH).
Cependant, il existe peu de données sur l'efficacité et la
tolérance de l'échinacée dans le traitement des
infections respiratoires hautes de l'enfant.
Objectifs Déterminer si Echinacea purpurea est
efficace pour réduire la durée et/ou la
sévérité des symptômes des IRH de l'enfant et
évaluer sa tolérance au sein de cette population.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé,
en double insu et comparatif portant sur des enfants en bonne santé,
âgés de 2 à 11 ans, recrutés à partir d'un
réseau régional de consultations et dans un centre de
médecine alternative au cours de périodes de 4 mois entre 2000
et 2002.
Traitements Les patients de l'étude étaient
randomisés en vue de recevoir soit l'échinacée ou un
placebo pour 3 IRH maximum sur une période de 4 mois. Le traitement
à l'étude était initié au début des
symptômes et continué tout au long de l'IRH pendant un maximum de
10 jours.
Critères principaux de jugement Les critères
principaux étaient la durée et la sévérité
des symptômes et les effets indésirables rapportés par les
parents; les critères secondaires incluaient le pic de
sévérité des symptômes, le nombre de jours de cette
période élevée de sévérité, le
nombre de jours de fièvre et une évaluation globale de la
sévérité des symptômes par les parents des enfants
étudiés.
Résultats Les données ont été
analysées à partir de 707 IRH survenues chez 407 enfants,
incluant 337 IRH traités par de l'échinacée et 370 par un
placebo. Soixante-dix-neuf enfants ont termine leur période
d'étude sans avoir une IRH. La durée moyenne des IRH a
été de 9 jours (intervalle de confiance à 95%: 8-10
jours); il n'y a pas eu de différence pour la durée entre les
deux groupes d'IRH (P = 0,89) et également aucune
différence pour l'estimation globale des symptômes d'IRH entre
les deux groupes de traitement (médian: 33 dans les deux groupes;
P = 0,69). De plus, il n'y a pas eu de différences
statistiques entre les deux groupes pour le pic de
sévérité des symptômes (P = 0,68), le
nombre de jours de ce pic des symptômes (1,60 dans le groupe
échinacée et 1,64 dans le groupe placebo; P = 0,97), le
nombre de jours de fièvre (0,81 dans le groupe échinacée
vs 0,64 dans le groupe placebo; P = 0,09), ou l'évaluation
parentale globale de la sévérité des IRH (P =
0,67). Globalement, il n'y a pas eu de différence dans le taux des
événements indésirables rapportés dans les deux
traitements de groupe; cependant, un rash est apparu chez 7,1% des IRH
traitées par échinacée et chez 2,7% de celles
traitées par placebo (P = 0,008).
Conclusions Echinacea purpurea, à la dose
employée dans l'étude, n'a pas été efficace pour
traiter les symptômes d'IRH chez des patients âgés de 2
à 11 ans et son utilisation a été associée
à une augmentation du risque de rash.
JAMA. 2003;290:2824-2830.