Prise d'un traitement hormonal substitutif de la ménopause aux Etats-UnisTendances annuelles et réactions aux données scientifiques récentes
Adam L. Hersh, MD, PhD;
Marcia L. Stefanick, PhD;
Randall S. Stafford, MD, PhD
Affiliations des auteurs: Stanford Prevention Research Center,
Program on Prevention Outcomes and Practices, Stanford University School of
Medicine, Stanford, Calif.
Correspondance: Randall S. Stafford, MD, PhD, Stanford Prevention
Research Center, Program on Prevention Outcomes and Practices, Stanford, CA
94305 (e-mail:
rstafford{at}stanford.edu).
RÉSUMÉ
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Contexte Le nombre de femmes prenant un traitement hormonal
substitutif (THS) de la ménopause a augmenté de façon
spectaculaire durant les 20 dernières années, en raison de la
conviction dominante des bénéfices de ce traitement pour la
santé. Des résultats récents d'essais randomisés
publiés en juillet 2002 ont montré que le THS, pris sous forme
de traitement oral combinant un oestrogène et un progestatif,
était associé à des effets indésirables
cardiovasculaires ainsi qu'à d'autres risques.
Objectif Décrire les tendances évolutives dans la
prise d'un THS entre 1995 et juillet 2003, en particulier l'impact des
données scientifiques récentes.
Plan expérimental, cadre et population Deux bases de
données ont été utilisées pour décrire les
tendances nationales dans la prise d'un THS aux Etats-Unis entre janvier 1995
et juillet 2003. La base de données National Prescription Audit nous a
fourni des informations sur le nombre de prescriptions de THS
délivrées dans les pharmacies vendant au détail et la
base de données National Disease and Therapeutic Index nous a fourni
des informations sur les consultations auprès de médecins de
ville au cours desquelles un THS avait été prescrit.
Principaux critères de jugement Nombre annuel de
prescriptions de THS et caractéristiques des consultations
médicales au cours desquelles un THS a été prescrit.
Résultats Le nombre de prescriptions annuelles de THS est
passé de 58 millions en 1995 à 90 millions en 1999, ce qui
correspond à environ 15 millions de femmes traitées dans
l'année. Puis ce nombre est resté stable jusqu'en juillet 2002.
L' adoption des nouveaux traitements combinés oraux
oestro-progestatifs, principalement le Prempro, explique en grande partie
cette augmentation. Soixante-dix pour cent des prescriptions ont
été faites par les gynécologues/obstétriciens et
plus du tiers des patientes avait plus de 60 ans. Les prescriptions de THS ont
ensuite décru dans les mois suivant la publication, en juillet 2002,
des résultats d'essais cliniques. Par comparaison avec la
période janvier - juin 2002, les prescriptions de Prempro ont
baissé de 66 % au cours de la période janvier - juin 2003 et
celles de Premarin de 33 %. De petites augmentations ont été
constatées pour les traitements hormonaux pris par voie vaginale et
pour les nouvelles prescriptions de Premarin faiblement dosé. Si les
niveaux de prescription observés jusqu'en juillet 2003 restent stables,
on peut prévoir pour 2003 une baisse des prescriptions jusqu'au chiffre
annuel de 57 millions similaire à celui de 1995.
Conclusions La pratique clinique a rapidement répondu aux
données scientifiques récentes indiquant des effets
négatifs associés à la prise d'un THS. Depuis juillet
2002, de nombreuses patientes ont arrêté leur traitement ou l'ont
modifié pour prendre des doses plus faibles.
JAMA. 2004;291:47-53.
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