Contexte Au cours du siècle dernier, les maisons de retraite
et les hôpitaux sont de plus en plus devenus le lieu du
décès, mais aucune étude nationale n'a examiné
l'exactitude ou la qualité des soins de fin de vie dans un
environnement institutionnel par rapport aux décès se produisant
à domicile.
Objectif Evaluer l'expérience américaine en
matière de décès à domicile et dans un
environnement institutionnel.
Schéma, environnement et participants Enquête
rétrospective sur la mortalité auprès de membres des
familles ou d'autres informateurs autorisés représentant 1 578
personnes décédées, avec un échantillon de
probabilité à deux stades utilisé pour estimer les
résultats concernant les soins de fin de vie pour 1,97 million de
décès par maladie chronique aux Etats-Unis en 2000. Les
informateurs étaient interrogés par téléphone sur
l'expérience du patient dans le dernier lieu de prise en charge, lieu
dans lequel le patient avait passé plus de 48 heures.
Critères principaux de jugement Résultats sur les
soins de fin de vie centrés sur le patient et la famille, incluant les
éléments suivants: si le personnel de santé avait 1)
apporté le confort physique désiré et le soutient
émotionnel à la personne en fin de vie, 2) soutenu et
partagé une prise de décision, 3) traité le personne
mourante avec respect, 4) pris en compte les besoins émotionnels de la
famille et 5) fourni des soins coordonnés.
Résultats Pour 1 059 des 1578 personnes
décédées (67,1%), le dernier lieu de soins avait
été une institution. Pour 519 (32,9%) patients
décédés à domicile représenté par
cet échantillon, 198 (38,2%) n'avait pas eu de soins infirmiers; 65
(12,5%) avaient eu des soins infirmiers et 256 (49,3%) avaient eu certains
services de prise en charge à domicile. Environ un quart de tous les
patients avec une douleur ou une dyspnée n'avait pas reçu de
traitement adapté et un quart rapportait avoir eu des problèmes
de communication avec le médecin. Plus d'un tiers des répondeurs
pris en charge par une agence de soins à domicile, une maison de
retraite ou un hôpital rapportait un soutien psychologique insuffisant
pour le patient et/ou 1 problème ou plus concernant le soutien
psychologique de la famille, par rapport à un cinquième de ceux
ayant reçu des services de soins à domicile. Les pensionnaires
des maisons de retraite avaient eu moins de probabilité que ceux pris
en charge dans un hôpital ou par des services de soins à domicile
d'avoir été constamment traités avec respect à la
fin de leur vie (68,2% vs 79,6% et 96,2%, respectivement). Les membres des
familles des patients ayant reçu des soins en maison de retraite
étaient plus satisfaits de la qualité globale des soins: 70,7%
avaient coté les soins comme "excellents" par rapport
à moins de 50% de ceux décédés dans un
environnement institutionnel ou ayant eu des services de soins à
domicile (P < 0,001).
Conclusions De nombreuses personnes décédant dans des
établissements ont des besoins non satisfaits concernant
l'amélioration des symptômes, la communication avec le
médecin et le respect lors de soins. Les membres des familles des
personnes décédées qui avaient reçu des soins
à domicile avec des services de soins type maison de retraite avaient
plus de probabilité d'avoir ressenti une expérience plus
favorable lors du processus de décès.
JAMA. 2004;291:88-93.