Contexte La restriction de l'apport calorique est une des
façons les plus efficaces d'accroître l'espérance de vie
et de réduire la survenue de tumeur spontanées dans les
modèles animaux, mais on ne sait pas si des associations similaires
chez l'homme ont été correctement étudiées.
Objectif Déterminer si la restriction calorique
précocement dans la vie diminue le risque de cancer du sein
invasif.
Schéma, environnement et participants Etude
rétrospective de cohorte utilisant les données du registre
suédois des patients hospitalisés, du registre suédois du
cancer, du registre suédois des décès et de celui des
naissances. Les participants comprenaient 7 303 femmes suédoises
hospitalisées pour anorexie nerveuse avant l'âge de 40 ans entre
1965 et 1998. Les femmes étaient exclues (n = 31) si un diagnostic de
cancer avait été porté avant leur première sortie
de l'hôpital après admission pour anorexie nerveuse.
Critère principal de jugement Incidence du cancer du sein
invasif
Résultats Comparées à la population
suédoise générale, les femmes hospitalisées pour
anorexie nerveuse avant l'âge de 40 ans avaient une incidence plus
faible de 53% (intervalle de confiance à 95% [IC]: 3%-81%) de cancer du
sein; les nullipares ayant une anorexie nerveuse avaient une incidence plus
faible de 23% (IC 95%: 79% pour le plus élevé à 75% pour
le plus bas) et les femmes ayant eu des grossesses ayant une anorexie nerveuse
avaient une incidence plus faible de 76% (IC 95%: 13%-97%).
Conclusions Une restriction calorique sévère chez
l'être humain peut conférer une protection contre le cancer du
sein invasif. Un apport calorique faible avant la première naissance
suivi par une grossesse ultérieure semble être associé
à une diminution encore plus prononcée du risque.
JAMA. 2004;291:1226-1230.