|
|
Efficacité et tolérance du ténofovir DF vs stavudine en association chez des patients naïfs de traitement antirétroviralUn essai randomisé de 3 ans
Joel E. Gallant, MD, MPH;
Schlomo Staszewski, MD;
Anton L. Pozniak, MD;
Edwin DeJesus, MD;
Jamal M. A. H. Suleiman, MD;
Michael D. Miller, PhD;
Dion F. Coakley, PharmD;
Biao Lu, PhD;
John J. Toole, MD, PhD;
Andrew K. Cheng, MD, PhD; pour le groupe 903
RÉSUMÉ
| |
Contexte Le fumarate disoproxil de ténofovir (DF) est un
analogue nucléosidique, inhibiteur de la transcriptase inverse,
administré une seule fois par jour.
Objectif Evaluer l'efficacité et la tolérance du
ténofovir DF par rapport à la stavudine chez des patients
naïfs de tout traitement antirétroviral.
Schéma, contexte et participants Etude prospective,
randomisée, en double aveugle, menée dans 81 centres aux
Etats-Unis, Amérique du Sud et Europe entre le 9 Juin 2000 et le 30
janvier 2004. Au total, 753 patients infectés par le VIH, naïfs de
tout traitement antirétroviral ont été examinés et
602 patients ont été inclus dans l'étude.
Traitement Les patients étaient randomisés en vue de
recevoir ténofovir DF (n = 299) ou stavudine (n = 303), avec un
placebo, en association à lamivudine et éfavirenz.
Principal critère de jugement Pourcentage de patients ayant
des taux d'ARN VIH inférieur à 400 copies/ml à la
48ème semaine.
Résultats Dans l'analyse principale en intention de traiter
dans laquelle les patients ayant des données manquantes, ou recevant un
autre antirétroviral, ou ayant modifié leur traitement avant la
48ème semaine, étaient considérés comme
des échecs de traitement, la proportion de patients ayant des taux
d'ARN VIH inférieur à 400 copies/ml à la
48ème semaine a été de 239 patients (80%) sur
299 chez les patients du groupe ténofovir DF et de 253 patients (84%)
sur 301 chez les patients du groupe stavudine (intervalle de confiance
à 95%: -10,4 % à 1,5 %), dépassant la limite
d'équivalence qui avait été prédéfinie
à -10 %. Cependant, une équivalence a été
démontrée dans les analyses secondaires (ARN VIH < 50
copies/ml) à la 48ème semaine et jusqu'à la
144ème semaine. L'échec virologique était le
plus souvent associé à une résistance à
l'éfavirenz et à la lamivudine. Au cours des 144 semaines, une
mutation K65R a émergé respectivement chez 8 et 2 patients dans
les groupes ténofovir DF et stavudine, (P = 0,06). La
modification moyenne par rapport aux valeurs initiales du profil plasmatique
des lipides a été plus favorable dans le groupe ténofovir
DF à la 144ème: taux de triglycéride (+1 mg/dl
avec le ténofovir DF [n = 170] vs +134 mg/dl avec la stavudine [n =
162], P < 0,001), cholestérol total (+30 mg/dl [n = 170] vs
+58 mg/dl [n = 162], P < 0,001), cholestérol des
lipoprotéines de basse densité (+14 mg/dl [n = 169] vs +26 mg/dl
[n = 161], P < 0,001) et cholestérol des
lipoprotéines de haute densité (+9 mg/dl [n = 168] vs +6 mg/dl
[n = 154], P = 0,003). La présence de lipodystrophies
rapportée par l'investigateur a été moins
fréquente dans le groupe ténofovir DF par rapport au groupe
stavudine (9 patients [3 %] sur 299 vs 58 patients [19 %] sur 301, P
< 0,001). Le nombre de fractures osseuses et le profil de tolérance
rénale ont été similaires entre les deux groupes.
Conclusions Pendant 144 semaines, l'association de ténofovir
DF, lamivudine et éfavirenz a été très efficace et
comparable à l'association stavudine, lamivudine et éfavirenz
chez des patients naïfs de tout traitement antirétroviral.
Cependant, le ténofovir DF a semblé s'accompagner d'un meilleur
profil lipidique et de moins de lipodystrophies.
JAMA. 2004;292:191-201.
|