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Efficacité et tolérance de l'emtricitabine vs stavudine en association chez des patients naïfs de tout traitement antirétroviralUn essai randomisé
Michael S. Saag, MD;
Pedro Cahn, MD;
François Raffi, MD;
Marcelo Wolff, MD;
Daniel Pearce, DO;
Jean-Michel Molina, MD;
William Powderly, MD;
Audrey L. Shaw, PhD;
Elsa Mondou, MD;
John Hinkle, PhD;
Katyna Borroto-Esoda, MS;
Joseph B. Quinn, MSPH;
David W. Barry, MD;
Franck Rousseau, MD; pour le groupe d'étude FTC-301A
RÉSUMÉ
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Contexte L'emtricitabine est un nouvel inhibiteur
nucléosidique de la transcriptase inverse, administré une seule
fois par jour (NRTI) qui s'accompagne d'une puissante activité contre
le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Objectif Evaluer l'efficacité et la tolérance de
l'emtricitabine par rapport à la stavudine lors d'une utilisation
combinée à la didanosine et l'éfavirenz.
Schéma, contexte et participants Essai randomisé, en
double aveugle, double placebo, mené dans 101 centres de recherche en
Amérique du Nord et du Sud et en Europe. Le premier patient a
été inclus le 21 août 2000; aucun investigateur ou patient
n'a eu de levée de l'aveugle avant que le dernier patient
randomisé ait terminé la consultation de la
48ème semaine le 24 octobre 2002. Les analyses se sont
basées sur les données recueillies en double aveugle avec un
suivi médian de 60 semaines. La population de l'étude comprenait
571 patients naïfs de tout traitement antirétroviral, des adultes
infectés par le VIH-1, âgés de 18 ans ou plus, ayant des
charges virales supérieures ou égales 5 000 copies/ml.
Traitements Administration de 200 mg d'emtricitabine une fois par
jour (plus un placebo deux fois par jour pour la stavudine) (n = 286) ou
stavudine à des doses standard deux fois par jour (plus un placebo une
fois par jour pour l'emtricitabine) (n = 285) avec de la didanosine et de
l'éfavirenz en ouvert, une fois par jour.
Principal critère de jugement Réponse virologique
maintenue, définie par l'obtention d'une charge virale égale ou
inférieure à la limite de quantification du test (</= 400 ou
50 copies/ml).
Résultats Lors de l'analyse intermédiaire le 14 juin
2002, lorsque le dernier patient randomisé eut terminé les 24
semaines de traitement en double aveugle (temps médian de suivi de 42
semaines), la probabilité d'avoir une réponse virologique
persistante < 50 copies/ml était plus élevée chez les
patients du groupe emtricitabine par rapport aux patients du groupe stavudine
(85 % vs 76 %, P = 0,005). Ceci était associé à
une modification plus importante du nombre moyen de CD4 par rapport aux
valeurs initiales dans le groupe emtricitabine (156 cellules/µl vs 119
cellules/µl, P = 0,01 [à noter, il n'y avait pas de
différence statistique à la 48ème semaine
{P = 0,15}, bien qu'une analyse de sensibilité, utilisant une
population en intention de traiter avec la dernière valeur du nombre de
CD4 incluse dans l'analyse à la 48ème semaine, ait
montré une différence {P = 0,02}]). Le comité
indépendant de suivi des données et de la tolérance a
alors recommandé de proposer l'emtricitabine en ouvert en se basant sur
l'analyse intermédiaire. La probabilité de la persistance d'une
réponse virologique </= 50 copies/ml jusqu'à la
60ème semaine a été de 76 % dans le groupe
emtricitabine vs 54 % dans le groupe stavudine (P < 0,001). La
probabilité d'un échec virologique jusqu'à la
60ème semaine a été de 4 % dans le groupe
emtricitabine et de 12 % dans le groupe stavudine (P < 0,001). Les
patients du groupe stavudine ont eu une probabilité plus importante de
survenue d'un effet indésirable pouvant entraîner une sortie
d'étude jusqu'à la 60ème semaine que ceux du
groupe emtricitabine (15 % vs 7 %, P = 0,005).
Conclusion L'emtricitabine, administrée une fois par jour,
semble avoir une efficacité plus importante sur la réponse
virologique, la durabilité de cette réponse et une meilleure
tolérance que la stavudine, administrée deux fois par jour, en
association avec la didanosine et l'éfavirenz, prescrits une fois par
jour.
JAMA. 2004;292:180-190.
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