Contexte Un faible niveau de lecture est un obstacle important pour
les patients diabétiques, mais les interventions destinées
à prendre en charge ce problème n'ont pas été bien
évaluées.
Objectif Evaluer le rôle du niveau de lecture sur
l'efficacité d'un programme approfondi de prise en charge de patients
diabétiques.
Schéma, environnement et participants Analyse de l'influence
du niveau de lecture sur le contrôle glycémique et la pression
artérielle systolique à l'aide de données d'un essai
randomisé et contrôlé (mené entre février
2001 et avril 2003) évaluant un programme approfondi de prise en charge
du diabète. Les participants étaient représentés
par 217 patients, âgés de 18 ans ou plus ayant un diabète
de type 2 et un faible contrôle glycémique (hémoglobine
glyquée [HbA1c] 8,0 %) et se présentant dans un centre
universitaire de médecine interne aux Etats-Unis.
Interventions L'ensemble de la communication aux patients
était individualisé et délivré pour augmenter la
compréhension des patients ayant un faible niveau de lecture. Les
patients de l'intervention bénéficiaient d'une prise en charge
approfondie par une équipe multidisciplinaire. Les patients
témoins bénéficiaient d'une séance initiale de
prise en charge et continuaient leurs traitements habituels.
Principaux critères de jugement Obtention des niveaux cibles
d'HbA1c et de pression artérielle systolique au 12ème
mois de suivi pour les patients témoins et les patients du groupe
intervention stratifiés suivant le niveau de lecture.
Résultats Des données complètes à 12
mois étaient disponibles pour 193 patients (89 %). Chez les patients
ayant un faible niveau de lecture, les patients du groupe intervention avaient
plus de probabilité que les patients témoins d'atteindre les
niveaux cibles d'HbA1c (< 7,0 %) (42 % vs 15 %, respectivement;
odds ratio ajustés [OR]: 4,6; intervalle de confiance à 95 %
[IC], 1,3 à 17,2; P = 0,02). Les patients ayant des niveaux de
lecture plus élevés avaient des chances similaires d'atteindre
les niveaux cibles d'HbA1c indépendamment du statut de l'intervention
(24 % vs 23; OR ajusté, 1,0; IC 95 %: 0,4 à 2,5;
P = 0,98). Les améliorations de la pression artérielle
systolique étaient similaires en fonction du niveau de lecture.
Conclusions Le niveau de lecture peut être un facteur
prédictif important pour savoir qui peut bénéficier d'une
intervention de prise en charge du diabète. Un programme de prise en
charge du diabète prenant en compte le niveau de lecture peut
être particulièrement bénéfique pour les patients
ayant un faible niveau de lecture et l'accroissement de l'accès
à ces programmes pourrait aider à diminuer les disparités
de traitement.
JAMA. 2004;292:1711-1716.