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Interféron alfa-2b pégylé versus interféron alfa-2b standard, plus ribavirine, dans le traitement de l'hépatite chronique C chez des patients infectés par le VIHEssai randomisé contrôlé
Fabrice Carrat, MD, PhD;
Firouzé Bani-Sadr, MD;
Stanislas Pol, MD, PhD;
Eric Rosenthal, MD;
Françoise Lunel-Fabiani, MD, PhD;
Asmae Benzekri, MD;
Patrice Morand, MD, PhD;
Cécile Goujard, MD;
Gilles Pialoux, MD, PhD;
Lionel Piroth, MD, PhD;
Dominique Salmon-Céron, MD, PhD;
Claude Degott, MD;
Patrice Cacoub, MD;
Christian Perronne, MD, PhD; le groupe d'étude ANRS HCO2 RIBAVIC
RÉSUMÉ
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Contexte: Le traitement de l'infection chronique par le virus de
l'hépatite C (VHC) chez les patients infectés par le virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) est devenu un problème de
santé majeur. La plus grande partie des données
d'efficacité et de tolérance disponibles concernant
l'utilisation du peginterféron alfa-2b en association avec la
ribavirine chez les patients co-infectés est issue d'études non
contrôlées.
Objectif: Evaluer la tolérance et l'efficacité de
l'association peginterféron alfa-2b plus ribavirine versus
interféron alfa-2b standard plus ribavirine chez les patients
co-infectés VIH-VHC.
Schéma et cadre: Essai multicentrique, randomisé, en
ouvert, comparant deux groupes parallèles. Les patients ont
été inclus entre février 2000 et février 2002 et
suivis pendant 72 semaines.
Patients: Quatre cent douze patients co-infectés VIH-VHC avec
un taux d'ARN-VHC sérique détectable, une histologie
hépatique anormale, un taux de CD 4 d'au moins 200x106/l, et
un taux d'ARN-VIH plasmatique stable.
Traitement: Traitement par ribavirine (400 mg par voie orale deux
fois par jour) plus peginterféron alfa-2b (1,5 µg/kg en injection
sous-cutanée une fois par semaine) ou interféron alfa-2b
standard (3 millions d'unités (MU) par injection sous-cutanée
trois fois par semaine) pendant 48 semaines.
Principal critère d'évaluation: Réponse
virologique prolongée, définie par un taux d'ARN-VHC
sérique indétectable à 72 semaines.
Résultats: Le nombre de patients présentant une
réponse virologique prolongée était plus important dans
le groupe traité par peginterféron que dans celui recevant
l'interféron standard (27 % vs 20 %, p= 0,047). Cette
différence a été constatée chez les patients
infectés par le VHC de génotype 1 ou 4 (17 % pour le
peginterféron contre 6 % pour l'interféron standard, p= 0,006),
mais n'a pas été retrouvée chez les patients
infectés par le VHC de génotype 2, 3 ou 5 (44 % pour le
peginterféron vs 43 % pour l'interféron standard, p= 0,88). Les
patients présentant une diminution d'ARN-VHC de moins de 2
log10 par rapport à l'inclusion et un ARN-VHC sérique
détectable à 12 semaines avaient une forte probabilité
(99 %) d'échec thérapeutique. Une diminution de
l'activité histologique et une stabilisation de la fibrose ont
été observées chez les malades répondeurs. Les
données de tolérance étaient comparables dans les deux
bras, bien que, pour des raisons de tolérance clinique et biologique,
des changements de posologie aient été plus fréquents
dans le bras peginterféron. Onze cas de pancréatites ou
d'hyperlactatémies symptomatiques ont été observés
chez des patients recevant une combinaison antirétrovirale comprenant
de la didanosine.
Conclusion: Utilisé en association avec la ribavirine, le
peginterféron alfa-2b démontre une efficacité
supérieure à l'interféron alfa-2b standard dans le
traitement de l'infection à VHC chez les patients infectés par
le VIH.
JAMA. 2004;292:2839-2848.
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