Contexte On estime que la moitié des grossesses non
désirées pourraient être évitées si une
contraception d'urgence était aisément accessible et
utilisée.
Objectif Evaluer l'effet d'un accès direct à la
contraception d'urgence dans les pharmacies et d'une la possession en avance
d'un traitement sur la reproduction.
Schéma, environnement et participants Un essai
randomisé, en simple aveugle et contrôlé (juillet
2001-juin 2003) chez 2117 femmes, âgées de 15 à 24 ans,
fréquentant 4 consultations américaines offrant des services de
planing familial, qui ne souhaitaient pas de grossesse, utilisant une
contraception hormonale au long cours ou demandant une contraception en
urgence.
Intervention Les participantes étaient distribuées
dans un des groupes suivants: (1) accès à la contraception en
urgence dans les pharmacies; (2) détention en avance à but
contraceptif de trois paquets de lévonorgestrel ou (3) accès
à la consultation (témoins).
Principaux critères de jugement Les critères
principaux ont été utilisés: contraception en urgence,
grossesse et maladies sexuellement transmissibles (MST),
évaluées à 6 mois; les critères secondaires
étaient les modifications d'utilisation de la contraception et du
préservatif et le comportement sexuel.
Résultats Les femmes du groupe "accès aux
pharmacies" n'ont pas eu plus de probabilité d'utiliser une
contraception en urgence (24,2 %) que les témoins (21,0 %) (p
= 0,25). Les femmes dans le groupe "contraceptifs en avance" (37,4
%) ont eu presque deux fois plus de probabilité d'utiliser une
contraception en urgence que les témoins (21,0 %) (p <
0,001) bien que la fréquence des rapports non protégés
ait été similaire (39,8 % vs 41,0 %, respectivement,
p = 0,46). Seulement la moitié (46,7 %) des participantes de
l'étude qui avaient eu des rapports non protégés ont
utilisé une contraception en urgence au cours de la période de
l'étude. Huit pour cent des participantes ont eu une grossesse et 12 %
ont contracté une MST; comparées aux témoins, les femmes
dans le groupe "accès aux pharmacies" et
"contraceptifs en avance" n'ont pas eu de diminution significative
du taux de grossesse (groupe accès aux pharmacies: odds ratio
ajusté [OR], 0,98; intervalle de confiance à 95 % [IC],
0.58-1.64; p = 0,93; groupes contraceptifs en avance: OR, 1,10; IC 95
%, 0,66-1,84, p = 0,71) ou d'augmentation des MST (groupeaccès
aux pharmacies: OR ajusté, 1,08, IC 95 %, 0,71-1,63, p = 0,73;
groupes contraceptifs en avance: OR, 0,94, IC 95 %, 0,62-1,44, p =
0,79). Il n'y a pas eu de différence de profils dans l'utilisation des
contraceptifs ou des préservatifs ou des comportements sexuels en
fonction du groupe d'étude.
Conclusions Malgré la suppression de la
nécessité de se rendre dans une pharmacie ou dans une
consultation pour augmenter l'utilisation de la contraception en urgence,
l'impact en termes de santé publique peut être négligeable
en raison du taux élevé de rapports non protégés
et de la sous-utilisation de la méthode. Compte tenu qu'à
l'évidence ni l'accès à une pharmacie ni la
détention en avance de contraceptifs compromet la contraception ou
modifie le comportement sexuel, il ne semble pas raisonnable de restreindre
l'accès à la contraception en urgence aux seules
consultations.
JAMA. 2005;293:54-62.