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CONSOMMATION DE VIANDE ET RISQUE DE CANCER COLORECTAL
Ann Chao, PhD;
Michael J. Thun, MD, MS;
Cari J. Connell, MPH;
Marjorie L. McCullough, ScD;
Eric J. Jacobs, PhD;
W. Dana Flanders, MD, ScD;
Carmen Rodriguez, MD, MPH;
Rashmi Sinha, PhD;
Eugenia E. Calle, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte La consommation de viande rouge et de viande
transformée a été associée au cancer colorectal
dans de nombreuses études épidémiologiques, à
l'exception de certaines. Peu d'études ont cependant analysé les
risques associés à la consommation de viande à long terme
ou la relation entre consommation de viande et cancer du rectum.
Objectif Examiner la relation entre la consommation de viande
à court et à long terme et le risque d'incidence du cancer du
côlon et du rectum.
Méthodologie et inclusion des participants Une cohorte de
148610 adultes, âgés de 50 à 74 ans (âge
médian, 63 ans), vivant dans 21 États américains
disposant de registres de cancer basés sur la population, et ayant
fourni des informations sur leur consommation de viande en 1982 puis en
1992/1993, à leur inclusion dans la cohorte Nutrition de l'étude
CPS II (Cancer Prevention Study II). Pendant la période de
suivi, de l'inclusion en 1992/1993 jusqu'au 31 août 2001, 1667 cas de
cancer colorectal ont été recensés. Les participants ont
contribué à la cohorte en personnes-années à
risque jusqu'à leur date de décès ou de diagnostic de
cancer du côlon ou du rectum.
Critère principal de mesure Risque relatif (RR) d'incidence
du cancer du côlon et du rectum.
Résultats Une forte consommation de viande rouge et de viande
transformée rapportée en 1992/1993 a été
associée à un risque supérieur de cancer du côlon
après ajustement sur l'âge et l'apport énergétique,
mais pas après ajustement complémentaire sur l'indice de masse
corporelle, le tabagisme, et d'autres covariables. L'analyse de la
consommation à long terme a montré que les sujets qui
étaient dans le tertile supérieur de consommation, à la
fois en 1982 et en 1992/1993, présentaient un risque plus
élevé de cancer du côlon distal associé à la
viande transformée (RR, 1,50; intervalle de confiance (IC) à 95
%, 1,04-2,17) et au rapport viande rouge sur volaille et poisson (RR, 1,53; IC
95 %, 1,08-2,18), que ceux qui étaient dans le tertile inférieur
à ces deux dates. La consommation à long terme de volaille et de
poisson était inversement associée au risque de cancers du
côlon proximal et distal. Une consommationélevée de viande
rouge rapportée seulement en 1992/1993 était associée
à une augmentation du risque de cancer du rectum (RR, 1,71; IC 95 %,
1,15-2,52; p = 0,007 pour la tendance), de même que celle
rapportée à la fois en 1982 et en 1992/1993 (RR, 1,43; IC 95 %,
1,00-2,05).
Conclusions Nos résultats montrent l'intérêt que
peut représenter l'étude de la consommation de viande à
long terme. Elle nous a permis d'évaluer le risque de cancer
associé et d'étayer l'hypothèse selon laquelle une forte
consommation prolongée de viande rouge et de viande transformée
peut augmenter le risque de cancer dans la portion distale du gros
intestin.
JAMA. 2005;293:172-182.
ARTICLE EN RAPPORT
Consommation de viande et risque de cancer colorectal
Ann Chao, Michael J. Thun, Cari J. Connell, Marjorie L. McCullough, Eric J. Jacobs, W. Dana Flanders, Carmen Rodriguez, Rashmi Sinha, et Eugenia E. Calle
JAMA. 2005;293:108-118.
Résumé
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