|
|
Comparaison du ximélagatran et d'un traitement par héparine de bas poids moléculaire et warfarine dans la thrombose veineuse profondeUn essai randomisé
Jean-Noel Fiessinger, MD;
Menno V. Huisman, MD;
Bruce L. Davidson, MD;
Henri Bounameaux, MD;
Charles W. Francis, MD;
Henry Eriksson, MD;
Torbjörn Lundström, MD;
Scott D. Berkowitz, MD;
Per Nyström, MSc;
Mona Thorsén, BSc;
Jeffrey S. Ginsberg, MD; Pour les investigateurs de l'étude THRIVE
Affiliations des auteurs: Department of Vascular Medicine,
Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris, France; Department of
General Internal Medicine, Leiden University Medical Center, Leiden, the
Netherlands; Swedish Medical Center and University of Washington School of
Medicine, Seattle; Department of Internal Medicine, University Hospital of
Geneva, Geneva, Switzerland; Department of Medicine, University of Rochester,
Rochester, NY; Department of Medicine, Sahlgrenska University
Hospital/Östra, Göteborg, Sweden; Astra- Zeneca Research and
Development Mölndal, Mölndal, Sweden; Department of Clinical
Development, AstraZeneca LP, Wilmington, Del and Department of Medicine,
McMaster University, Hamilton, Ontario.
Correspondance: Menno V. Huisman, MD, Department of General Internal
Medicine, Leiden University Medical Center, Room C1 R43,POBox 9600, 2300 RC
Leiden, the Netherlands
(m.v.huisman{at}lumc.nl).
RÉSUMÉ
| |
Contexte Le ximélagatran est un inhibiteur direct de la
thrombine, actif par voie orale, à court délai d'action. Son
effet antithrombotique est prévisible; il pourrait représenter
un autre choix thérapeutique simple dans la prise en charge standard
actuelle de la maladie thrombo-embolique veineuse récente.
Objectif Comparer l'efficacité et la sûreté du
ximélagatran à celles du traitement de référence
par énoxaparine/warfarine dans la prévention des
récidives thrombo-emboliques veineuses.
Schéma, contexte, et patients Essai de non
infériorité, randomisé, en double insu, conduit chez 2
489 patients avec une thrombose veineuse profonde récente, dont un
tiers environ avait une embolie pulmonaire concomitante. Cette étude
THRIVE (Thrombin Inhibitor in Venous Thromboembolism) a
été réalisée, entre septembre 2000 et
décembre 2002, dans 279 centres de 28 pays.
Interventions Les patients recevaient après randomisation, 6
mois de traitement soit par le ximélagatran per os à raison de
36 mg deux fois par jour, soit par l'énoxaparine sous-cutanée (1
mg/kg deux fois par jour) durant 5 à 20 jours, relayée par la
warfarine avec un INR (international normalized ratio) cible compris
entre 2,0 et 3,0.
Critères de jugement principaux Récidives de
thrombo-embolie veineuse, saignements et mortalité.
Résultats Une récidive thrombo-embolique veineuse a
été observée chez 26 des 1 240 patients traités
par le ximélagatran (soit un risque cumulé estimé
à 2,1 %) et 24 des 1 249 patients traités avec le schéma
énoxaparine/warfarine (2,0 %). La différence absolue entre le
ximélagatran et le schéma énoxaparine/warfarine est de
0,2 % (intervalle de confiance [IC], de -1,0 % à 1,3 %). Ce
résultat répond au critère prédéfini de non
infériorité. Les taux correspondants de saignements majeurs ont
été de 1,3 % et 2,2 % (différence, -1,0 %; IC à 95
%, -2,1 % à 0,1 %) et ceux de la mortalité de 2,3 % et 3,4 %
(différence, -1,1 %; IC à 95 %, -2,4 % à 0,2 %). Le taux
d'alanine aminotranférase s'est élevé au-delà du
triple de la limite supérieure de la normale chez 119 patients (9,6 %)
et 25 patients (2,0 %) respectivement sous ximélagatran et
énoxaparine/warfarine. L' augmentation enzymatique est restée en
général asymptômatique. Une analyse rétrospective
des événements indésirables rapportés localement a
mis en évidence un taux plus élevé
d'événements coronariens graves sous ximélagatran (10/1
240 patients) que sous énoxaparine/warfarine (1/1 249 patients).
Conclusions Le ximélagatran, administré par voie orale
à dose fixe, sans surveillance de la coagulation, s'est
révélé aussi efficace que le schéma
énoxaparine/warfarine pour le traitement de la thrombose veineuse
profonde avec ou sans embolie pulmonaire. L'incidence des saignements a
été faible et semblable dans les deux groupes. L'augmentation
des enzymes hépatiques, à 9,6 % sous ximélagatran, impose
une surveillance régulière. Enfin il est nécessaire
d'évaluer de façon prospective par des études
ultérieures la survenue d'événements coronariens.
JAMA. 2005;293:681-689.
ARTICLES EN RAPPORT
Ximélagatran versus warfarine dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux chez les patients souffrant de fibrillation auriculaire non valvulaire: Essai randomisé
SPORTIF Executive Steering Committee pour les investigateurs SPORTIF V
JAMA. 2005;293:167-175.
Résumé
Coût et efficacité du ximélagatran pour prévenir l'accident vasculaire cérébral dans la fibrillation auriculaire chronique
Cara L. O'Brien et Brian F. Gage
JAMA. 2005;293:176-183.
Résumé
COMPARAISON DU XIMÉLAGATRAN ET D'UN TRAITEMENT PAR HÉPARINE DE BAS POIDS MOLÉCULAIRE ET WARFARINE DANS LA THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE: UN ESSAI RANDOMISÉ
Jean-Noël Fiessinger, Menno V. Huisman, Bruce L. Davidson, Henri Bounameaux, Charles W. Francis, Henry Eriksson, Torbjörn Lundström, Scott D. Berkowitz, Per Nyström, Mona Thorsén, Jeffrey S. Ginsberg, et pour les investigateurs de l'étude THRIVE
JAMA. 2005;293:6.
Résumé
|