Contexte Des études descriptives ont montré que les
facteurs psychosociaux sont associés à une augmentation du
risque de morbidité et de mortalité cardio-vasculaire, mais les
effets des interventions comportementales sur l'évolution psychosociale
et médicale restent indéterminés.
Objectif Déterminer l'effet de deux programmes
comportementaux, un programme d'exercice aérobique et un programme de
prise en charge du stress avec des soins médicaux classiques sur la
fonction psychosociale et les marqueurs du risque cardio-vasculaire.
Schéma, environnement et patients Essai randomisé et
comparatif portant sur 134 patients (92 hommes et 42 femmes; âgés
de 40-84 ans) atteints de cardiopathie ischémique stable et
d'ischémie myocardique induite à l'effort. Mené entre
janvier 1999 et février 2003.
Interventions Soins médicaux classiques; Soins
médicaux classiques plus exercices aérobiques supervisés
pendant 35 minutes 3 fois par semaine pendant 16 semaines; Soins
médicaux classiques plus éducation hebdomadaire à la
prise en charge du stress de 1,5 h pendant 16 semaines.
Principaux critères de jugement Mesures spontanément
rapportées de la détresse globale (General Health
Questionnaire [GHQ]) et de la dépression (Beck Depression
Inventory [BDI]); anomalies de la fraction d'éjection
ventriculaire gauche (LVEF) et des mouvements pariétaux (WMA);
dilatation médiée par le flux sanguin et contrôle de la
fonction cardiaque autonome (variabilité de la fréquence
cardiaque au cours de la respiration profonde et sensibilité des
baroréflexes).
Résultats Les patients dans les groupes exercice et prise en
charge du stress ont eu des scores moyens (ES) BDI plus bas (exercice: 8,2
[0,6]; prise en charge du stress: 8,2 [0,6]) vs soins médicaux
classiques (10,1 [0,6]; p = 0,02); diminution de la détresse
aux scores GHQ (exercice: 56,3 [0,9]; prise en charge du stress: 56,8 [0,9])
vs soins médicaux classiques (53,6 [0,9]; p = 0,02)
et des réductions plus faibles de la LVEF au cours de tests de stress
mental (exercice: -0,54 % [0,44 %]; prise en charge du stress:-0,34 % [0,45
%]) vs soins médicaux classiques (-1,69 % [0,46 %]; p
= 0,03). L'exercice et la prise en charge du stress ont été
associés à des scores moyens (ES) WMA plus bas (exercice: 0,20
[0,07]; prise en charge du stress: 0,10 [0,07]) dans un sous-groupe de
patients ayant un WMA induit par le stress significatif initialement
vs soins médicaux classiques (0,36 [0,07]; p = 0,02).
Les patients dans les groupes exercice et prise en charge du stress ont eu des
améliorations moyennes plus marquées (ES) de la dilatation
médiée par le flux (exercice: moyenne [DS], 5,6 % [0,45 %];
prise en charge du stress: 5,2 % [0,47 %]) vs soins médicaux
classiques (4,1 % [0,48 %]; p = 0,03). Dans un sous-groupe, ceux
bénéficiant d'une prise en charge du stress ont eu une
amélioration de la sensibilité moyenne (ES) des
baroréflexes, ceux dans le groupe prise en charge du stress ont eu une
amélioration de la sensibilité moyenne (ES) des
baroréflexes (8,2 [0,8] ms/mm Hg) vs soins médicaux
classiques (5,1 [0,9] ms/mm Hg; p = 0,02) et des augmentations
significatives de la variabilité de la fréquence cardiaque
(193,7 [19,6] ms) vs soins médicaux classiques (132,1 [21,5]
ms; p = 0,04).
Conclusion Chez les patients atteints d'une cardiopathie
ischémique stable, l'exercice et l'éducation à la prise
en charge du stress diminuent la détresse émotionnelle et
améliorent les marqueurs du risque cardio-vasculaire plus que les soins
médicaux classiques seuls.
JAMA. 2005;293:1626-1634.