Contexte Les implications en termes de santé et de politique
dues aux variations régionales marquées dans l'intensité
entre la prise en charge invasive et le traitement médical des patients
ayant un infarctus aigu du myocarde (IADM) ne sont pas connues.
Objectifs Evaluer les caractéristiques cliniques des patients
associées à l'administration d'un traitement plus intensif et
évaluer si les patients ayant un IADM résidant dans des
régions ayant des stratégies de traitements et de prise en
charge plus intensives ont une meilleure survie à long terme que ceux
résidant dans des régions ayant des stratégies plus
versées vers une prise en charge médicale intensive.
Schéma, environnement et patients Etude nationale de cohorte
chez 158 831 patients âgés Medicare hospitalisés avec un
premier épisode d'IADM en 1994-1995, suivis pendant 7 ans (moyenne, 3,6
ans), en fonction de l'intensité de la prise en charge invasive
(réalisation d'une cathétérisation cardiaque au cours
d'une période de 30 jours) et de la prise en charge médicale
(prescription de bêta-bloquants aux patients appropriés à
la sortie de l'hôpital) dans leur région de résidence. Les
revues des dossiers initiaux étaient faites à partir des
données du Cooperative Cardiovascular Project et des
données administratives associés de Medicare.
Principal critère de jugement Survie à long terme
pendant un suivi de 7 ans.
Résultats La sévérité des IADM des
patients initiaux était similaire en fonction des régions. Dans
toutes les régions, les patients plus jeunes et en meilleure
santé avaient plus de probabilité que les patients plus
âgés de bénéficier d'un traitement invasif et d'un
traitement médical. Les régions pratiquant plus les traitements
invasifs avaient plus de possibilité de réaliser une
cathétérisation cardiaque; les patients de ces régions
avaient plus de probabilité de bénéficier d'un traitement
interventionnel, indépendamment de l'âge, de l'indication
clinique, ou du profil de risque. La différence absolue non
ajustée pour la survie à 7 ans entre les régions
procurant les taux les plus élevés à la fois de
stratégies de prise en charge invasive et médicale et celles
procurant les taux les plus faibles était de 6,2 %. Chez les patients
ayant un IADM avec ou pas un sus-décalage du segment ST, la survie
s'améliorait avec l'intensité régionale à la fois
du traitement invasif et médical. Dans les zones ayant des taux plus
élevés de prise en charge médicale, il semble n'y avoir
eu que peu ou pas d'amélioration de la survie avec le traitement
invasif.
Conclusions Chez des patients âgés Medicare ayant un
IADM, un traitement médical plus invasif apporte des
bénéfices à la population en termes de survie. Toutefois,
l'utilisation systématique de stratégies de traitement plus
coûteuses et plus invasives peut ne pas être associée
à un bénéfice global pour la population au-delà de
celui observé avec une bonne prise médicale. Des efforts doivent
être faits pour diriger les ressources médicales invasives vers
les patients pouvant en tirer le maximum de bénéfice.
JAMA. 2005;293:1329-1337.