Contexte L'incidence du cancer du col utérin est plus
élevée chez les femmes ayant un faible revenu et chez les femmes
appartenant à des minorités qui n'ont jamais
bénéficié d'un test classique de Papanicolaou ou qui
n'ont jamais été suivies après le test. Il a
été démontré que le dépistage diminue les
taux d'incidence du cancer du col.
Objectifs Déterminer la faisabilité et
l'acceptabilité de traiter immédiatement les femmes ayant des
résultats anormaux graves au test de Papanicolaou lors d'un
dépistage du cancer cervical au cours d'une seule consultation et d'un
programme de traitement, et comparer les taux de traitement et les taux de
suivi à 12 mois à ceux de femmes ayant reçu des soins
habituels.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé
et comparatif mené chez 3 521 femmes, âgées de 18 ans ou
plus, recrutées entre janvier 1999 et avril 2002 dans des centres de
soins généraux aux Etats-Unis, situés dans des zones non
couvertes à prédominance latino-américaine.
Interventions Les femmes randomisées vers les soins habituels
(n = 1 805) sortaient immédiatement après l'examen. Les femmes
randomisées vers le groupe consultation unique (n = 1 716) restaient
à la consultation jusqu'à les résultats du test classique
de Papanicolaou soient disponibles. Une excision conique large par
électrochirurgie était réalisée au cours de la
consultation unique chez les patientes ayant soit un diagnostic de
lésion squameuse intra-épithéliale de haut-grade
(HGSIL)/soit des cellules glandulaires atypiques de signification
indéterminée (AGUS) soit une suspicion de carcinome. Toutes les
autres patientes ayant des résultats anormaux au test de Papanicolaou
étaient référées à des consultations pour
cytologie anormale ou choisissaient d'avoir un suivi en dehors du
système médical mis en place pour l'étude.
Principaux critères de jugement Les taux de traitement pour
HGSIL/AGUS à 6 mois, les taux de suivi à 6 mois pour les
lésions de faible grade, et les taux de suivi à un an pour tous
les patients.
Résultats Le taux des résultats anormaux au test de
Papanicolaou a été de 4,1 %. Un pour cent des résultats a
montré des lésions de grade élevé. Dans le groupe
de la consultation unique, le temps moyen de consultation a été
de 2,8 heures et le temps moyen pour obtenir et prendre en compte les tests de
Papanicolaou a été de 66 minutes. Six mois après la
randomisation, 14 (88 %) des 16 femmes ayant une consultation unique et 10 (53
%) des 19 patientes ayant eu la prise en charge de référence,
atteintes de HGSIL/AGUS avaient eu un traitement. Cinquante pour cent dans le
programme consultation unique et 53 % dans le groupe soins de
référence ayant des tests de Papanicolaou moins anormaux avaient
eu un traitement au cours des 6 mois. Globalement, 36 % des femmes dans chaque
groupe se sont présentées pour un test de suivi de Papanicolaou
un an plus tard. Les femmes dans le groupe consultation unique ayant des
lésions de haut grade (10/16; 63 %) avaient significativement plus de
probabilité d'avoir des tests de suivi de Papanicolaou 12 mois plus
tard que les femmes ayant des lésions similaires dans le groupe prise
en charge de référence (4/19; 21 %).
Conclusions Pour le dépistage du cancer cervical, un
programme de consultation unique est réalisable et le degré
d'acceptabilité est élevé dans cette population mal prise
en charge. Les programmes de consultation unique fournissent
l'opportunité d'augmenter les taux de traitement immédiat et de
suivi chez des femmes ayant des résultats anormaux au test de
Papanicolaou. Cette stratégie n'a pas amélioré les taux
de suivi chez les femmes ayant des résultats moins graves.
Trial Registration
ClinicalTrials.gov
Identifier: NCT00237562.
JAMA. 2005;294:2182-2187.