Contexte Dans le syndrome du QT long (LQTS), la
sévérité de la maladie et la réponse au traitement
varient selon le locus génétique. Il existe un besoin critique
de concevoir des stratégies pour faciliter l'analyse
génétique.
Objectif Réaliser un dépistage génétique
chez les patients ayant un LQTS pour déterminer l'efficacité des
tests génétiques de même que le type et la
prévalence des mutations.
Schéma, patients et environnement Nous avons cherché
à savoir si la détection d'une série de codons avec des
mutations fréquentes des gènes KCNQ1, KCNH2 et SCN5A pouvait
donner lieu à une nouvelle stratégie pour dépister
efficacement et rapidement 430 patients consécutifs
référés à notre centre entre juin 1996 et juin
2004. L'ensemble des régions codant de KCNQ1, KCNH2, SCN5A, KCNE1 et
KCNE2 a été analysé au moyen d'une chromatographie
liquide dénaturante à haute performance et un
séquençage de l'ADN. La fréquence et le type de mutations
étaient définis pour identifier une série de mutations
récidivantes. Une cohorte séparée de 75 probands
consécutifs utilisée comme groupe de validation pour quantifier
prospectivement la prévalence des mutations récurrentes
identifiées dans la population principale du LQTS.
Principaux critères de jugement Développement d'une
nouvelle approche du génotypage du LQTS.
Résultats Nous avons identifié 235 mutations
différentes, dont 138 étaient nouvelles, chez 310 (72 %) des 430
probands (49 % KCNQ1, 39 % KCNH2, 10 % SCN5A, 1,7 % KCNE1 et 0,7 % KCNE2).
Cinquante-huit pour cent des probands avaient des mutations non privées
dans 64 codons des gènes KCNQ1, KCNH2 et SCN5A. La même survenue
de mutations au niveau de ces codons (52 %) a été
confirmée dans la cohorte prospective des 75 probands et dans les
cohortes de LQTS ayant fait l'objet d'une publication.
Conclusions Nous avons développé une approche pour
améliorer l'efficacité d'une analyse génétique
pour dépister les LQTS. Cette nouvelle approche peut faciliter un
accès plus large au génotypage permettant une meilleure
stratification du risque et du traitement des patients atteints d'un LQTS.
JAMA. 2005;294:2975-2980.