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Prescription différée pour le traitement de l'otite moyenne aiguëUne étude contrôlée randomisée
David M. Spiro, MD, MPH;
Khoon-Yen Tay, MD;
Donald H. Arnold, MD, MPH;
James D. Dziura, PhD;
Mark D. Baker, MD;
Eugene D. Shapiro, MD
RÉSUMÉ
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Contexte L'otite moyenne aiguë (OMA) est la
première cause de prescription antibiotique chez l'enfant. Les
précédentes études ayant évalué une
prescription antibiotique différée, pour laquelle il
était demandé aux parents de n'utiliser l'ordonnance
qu'en l'absence d'amélioration ou en cas
d'aggravation dans les 48 heures, excluaient les enfants avec OMA de
forme sévère. Aucune de ces études n'a
été menée dans un service d'urgences.
Objectifs Déterminer si le traitement de l'OMA par
antibiothérapie différée réduit significativement
l'utilisation d'antibiotiques comparé à une
prescription classique, et évaluer les effets de cette intervention sur
les symptômes cliniques et les événements
indésirables liés aux antibiotiques.
Schéma, cadre et patients Étude contrôlée
randomisée menée entre le 12 juillet 2004 et le 11 juillet 2005.
Des enfants avec OMA, âgés de 6 mois à 12 ans,
reçus dans un service d'urgences, ont été
randomisés pour recevoir une prescription différée ou une
prescription classique. Tous les patients ont reçu de
l'ibuprofène et des gouttes auriculaires analgésiques
à utiliser chez eux. Un assistant de recherche clinique, aveugle
à l'assignation, a effectué des entretiens
téléphoniques structurés 4 à 6 jours, 11 à
14 jours, et 30 à 40 jours après l'inclusion pour
évaluer les résultats cliniques.
Principaux critères d'évaluation Exécution
de la prescription antibiotique et évolution clinique.
Résultats Dans l'ensemble, 283 patients ont
été randomisés dans le groupe de prescription
différée (n = 138) ou dans le groupe de prescription classique
(n = 145). Un nombre significativement supérieur de patients du groupe
de prescription différée n'a pas exécuté la
prescription antibiotique (62 % vs 13 %; p < 0,001).
Aucune différence intergroupe statistiquement significative n'a
été observée dans la fréquence de fièvre,
d'otalgie, ou de consultations médicales non prévues. Dans
le groupe de prescription différée, la fièvre (risque
relatif [RR] 2,95; intervalle de confiance ([IC] à 95 %, 1,75-4,99;
p < 0,001) et l'otalgie (RR, 1,62; IC 95 %, 1,26-2,03;
p < 0,001) étaient toutes deux associées à
l'exécution de la prescription.
Conclusion La méthode d'antibiothérapie
différée a substantiellement réduit l'utilisation
superflue d'antibiotiques chez des enfants avec OMA consultant dans un
service d'urgences. Elle pourrait donc constituer une alternative
à l'utilisation systématique d'antibactériens
dans le traitement de cette population.
JAMA. 2006;296:1235-1241.
Affiliations des auteurs: Departments of Pediatrics (Drs Spiro,
Tay, Dziura, Baker, et Shapiro), Epidemiology and Public Health (Dr Shapiro),
et Medicine (Dr Dziura), Yale University School of Medicine, New Haven, Conn;
Departments of Emergency Medicine and Pediatrics, Vanderbilt University School
of Medicine, Nashville, Tenn (Dr Arnold). Le Dr Spiro travaille maintenant
dans les Departments of Emergency Medicine and Pediatrics, Oregon Health and
Science University, Portland.
ARTICLE EN RAPPORT
Prescription différée une approche raisonnable dans la prise en charge de l'otite moyenne aiguë
Paul Little
JAMA. 2006;296:1290-1291.
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