Contexte Les effets à long terme, les coûts et la
difficulté d'observance aux protocoles antirétroviraux ont
conduit à réaliser des études sur des traitements
d'entretien plus simples. Le traitement d'entretien par la seule
association ritonavir-atazanavir boosté est une option possible en
raison du faible nombre de comprimés, du dosage unique quotidien, de la
tolérance et du profil unique de résistance.
Objectif Evaluer si un traitement d'entretien simplifié
par atazanavir-ritonavir seul après suppression virologique augmente le
risque d'échec virologique (2 mesures consécutive
d'ARN du VIH de type 1 > 200 copies/ml).
Schéma, environnement et participants Etude pilote en simple
groupe, en ouvert, multicentrique, de 24 semaines chez 36 adulte
infectés par le VIH ayant une suppression virologique depuis 48
semaines ou depuis plus recevant leur premier protocole basé sur un
inhibiteur de protéase (IP). L'étude était
réalisée entre le 1er septembre 2004 et le 18 avril 2006 dans 12
centres d'essais cliniques sur le sida aux Etats-Unis.
Traitements Les participants passaient d'un IP à
atazanavir-ritonavir lors de l'inclusion et arrêtaient les
inhibiteurs analogues nucléosidiques de la transcriptase inverse (INRT)
après six semaines.
Principaux critères de jugement Echec virologique au cours des 24
semaines d'arrêt des INRT. Les autres mesures incluaient la
résistance médicamenteuse du VIH-1, les concentrations
plasmatiques de l'atazanavir, les événements
indésirables, le nombre de CD4, le taux de lipides plasmatiques, et les
taux d'ARN du VIH-1 dans le plasma séminal.
Résultats Trente-six participants ont été
inclus et 2 ont arrêté avant la simplification vers
atazanavir-ritonavir. Trente-quatre patients ont été inclus dans
l'analyse du critère principal après 24 semaines: 1
s'est retiré volontairement, et 33 ont contribué au
protocole. Un succès virologique (absence d'échec) lors des
24 semaines du traitement simplifié est survenu chez 91 % (31 des 34
patients; limite inférieure de l'intervalle de confiance à
90 % = 85 %). Trois participants ont eu un échec virologique 12, 14 et
20 semaines après simplification, avec respectivement des taux
plasmatiques d'ARN du VIH-1 de 4730, 1285 et 28 397 copies/ml. Les tests
de résistance lors des échecs n'ont pas mis en
évidence de mutations de résistance à l'IP. Les
concentrations plasmatiques de l'atazanavir au moment de
l'échec ont été faible ou inférieur au seuil
de détection chez deux participants sur trois ayant eu un échec.
Il n'y a pas eu d'arrêt de traitement pour effets
indésirables après la simplification; aucune modification
significative du nombre de CD4 ou des taux plasmatiques des lipides; et aucun
ARN du VIH-1 dans le plasma séminal chez les 8 participants
évalués.
Conclusions Ces données préliminaires suggèrent
qu'un traitement d'entretien simplifié par
atazanavir-ritonavir seul peut être efficace pour conserver une
suppression virologique chez des patients soigneusement
sélectionnés ayant une infection par le VIH. Ces observations
demandent une confirmation de cette stratégie dans des essais
randomisés à plus large échelle.
Trial Registration clinicaltrials.gov Identifier NCT00084019.
JAMA. 2006;296:806-814.