Contexte La pneumonie acquise sous ventilation assistée (PAV)
est une infection nosocomiale fréquente et grave. Son diagnostic exact
et précoce permet d'administrer un traitement adéquat aux
patients affectés et d'éviter un traitement inutile à
ceux présentant d'autres affections.
Objectif Analyser la littérature médicale
publiée décrivant la précision et l'exactitude des
données cliniques, radiographiques et biologiques dans le diagnostic de
la PAV bactérienne par rapport à l'examen histologique en
méthode de référence.
Sources de données Articles de langue anglaise,
identifiés par une stratégie de recherche structurée
utilisant MEDLINE (janvier 1966-31 octobre 2006) et Google Scholar. Des
articles supplémentaires ont été identifiés dans
les listes de références des études et des revue
trouvées par la stratégie de recherche.
Sélection des études Les études incluses
décrivaient les critères cliniques associés à la
PAV chez 25 patients ou plus sous ventilation mécanique, ayant subi par
la suite une biopsie pulmonaire ou une autopsie. Quatorze études
décrivant les caractéristiques cliniques chez 655 patients
répondaient aux critères d'inclusion.
Extraction des données Les données étaient
extraites dans un formulaire structuré permettant de calculer les
rapports de vraisemblance (RV) pour chaque signe individuel ou combinaison de
critères.
Synthèse des données La présence ou l'absence
de fièvre, d'anomalie du taux de leucocytes, ou de
sécrétions pulmonaires purulentes ne modifient pas
substantiellement la probabilité de PAV. Cependant, la présence
d'un nouvel infiltrat radiographique, associée à un minimum de 2
critères parmi la fièvre, la leucocytose, ou la purulence des
expectorations, augmente la probabilité de PAV (RV global, 2,8;
intervalle de confiance à 95 %, 0,97-7,9). L'absence de nouvel
infiltrat sur la radiographie thoracique simple réduit la
probabilité de PAV (RV global, 0,35; intervalle de confiance à
95%, 0,14-0,87). La présence de moins de 50 % de neutrophiles
retrouvés à la numération globulaire des
sécrétions pulmonaires infirme la probabilité de PAV
(étendue du RV, 0,05-0,10).
Conclusion L'évaluation clinique de routine associée
aux données radiographiques fournit des éléments
suggestifs mais non décisifs de la présence ou de l'absence de
PAV. Compte tenu de la gravité de cette infection et de la
fréquence des affections sévères simulant la PAV, les
cliniciens doivent être prêts à envisager des examens
complémentaires permettant de la confirmer ou d'établir un autre
diagnostic.
JAMA.
2007;297:1583-1593