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PAGES DU PRATICIEN
Traitement du paludisme aux États-UnisUne revue systématique
Kevin S. Griffith, MD, MPH;
Linda S. Lewis, DVM, MPVM;
Sonja Mali, MPH;
Monica E. Parise, MD
RÉSUMÉ
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Contexte De nombreux cliniciens et personnels de laboratoire
américains connaissent mal le diagnostic et le traitement du
paludisme.
Objectifs Examiner la base de données relative à la
prise en charge du paludisme non compliqué et grave, et fournir aux
cliniciens des recommandations pratiques pour son diagnostic et son traitement
aux États-Unis.
Acquisition des données Recherche systématique dans la
base de données MEDLINE, de 1966 à 2006, à l'aide du
terme de recherche malaria (avec les qualificatifs congénital,
diagnostic, pharmacothérapie, épidémiologie, et
traitement). Des références complémentaires ont
été obtenues par une recherche dans les bibliographies des
articles pertinents et par une analyse d'articles proposés par des
experts du traitement du paludisme en Amérique du Nord.
Synthèse des données Les principales mesures visant
à réduire la morbidité et la mortalité du
paludisme aux États-Unis sont les suivantes: interroger les patients
sur leurs antécédents de voyage, considérer le paludisme
dans le diagnostic différentiel de la fièvre en se basant sur
les antécédents de voyage, établir un diagnostic rapide
et précis, et instaurer un traitement. La chloroquine reste le
traitement de référence pour le Plasmodium falciparum
contracté dans les régions exemptes de souches
chloroquino-résistantes. Dans les zones de
chloroquino-résistance, une association d'atovaquone et de proguanil,
ou de quinine plus tétracycline ou doxycycline ou clindamycine,
constituent les meilleures options thérapeutiques. La chloroquine reste
le traitement de référence pour toutes les autres espèces
plasmodiales, à l'exception de P. vivax contracté en
Indonésie ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour laquelle
l'association atovaquone-proguanil est le meilleur traitement, avec la
méfloquine ou la quinine plus tétracycline ou doxycycline en
alternatives. La quinidine est actuellement le traitement recommandé
pour le paludisme grave aux Etats-Unis, les artémisinines n'y
étant pas encore disponibles. Le paludisme grave est
diagnostiqué lorsqu'un patient avec une parasitémie
asexuée, sans aucune autre cause confirmée des symptômes,
présente 1 critère clinique ou biologique spécifique ou
plus. La seule mesure adjuvante recommandée dans le paludisme grave est
l'exsanguinotransfusion.
Conclusions Le paludisme reste une difficulté diagnostique et
thérapeutique pour les cliniciens américains, alors qu'un nombre
croissant de déplacements s'effectue à destination et en
provenance de zones impaludées. Il existe une base de données
solide sur laquelle les cliniciens peuvent s'appuyer pour initier rapidement
un traitement adapté et minimiser le poids considérable de la
mortalité et de la morbidité induit par cette maladie.
JAMA.
2007;297:2264-2277
Affiliations des auteurs: Malaria Branch, Division of Parasitic
Diseases, National Center for Zoonotic,Vector-Borne and EntericDiseases,
Coordinating Center for Infectious Diseases, Centers for Disease Control and
Prevention, Atlanta, Ga; Butte County Department of Public Health,Oroville,
Calif. Le Dr Griffith est actuellement au Bacterial Diseases Branch, Division
of Vector Borne Infectious Diseases, National Center for Zoonotic,
Vector-Borne and Enteric Diseases, Coordinating Center for Infectious
Diseases, Centers for Disease Control and Prevention. Le Dr Parise est
actuellement au Parasitic Diseases Branch, Division of Parasitic Diseases,
National Center for Zoonotic, Vector-Borne and Enteric Diseases, Centers for
Disease Control and Prevention.
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