Contexte Les médicaments éthiques sont
déterminants dans la gestion et la prévention des maladies
chroniques. Les modifications récentes de la division des
dépenses de prescriptions aux Etats-Unis pourraient affecter
l'accès à ces traitements.
Objectif Synthétiser les preuves publiées sur ces
associations entre les types de division des coûts et l'utilisation des
médicaments éthiques, l'utilisation des services non
pharmaceutiques et les résultats sur la santé.
Sources des données Nous avons recherché dans PubMed
les études publiées en anglais entre 1985 et 2006.
Sélection des études et extraction des données
Parmi les 923 articles trouvés au cours de la recherche, nous avons
identifié 132 articles ayant examiné des associations entre
mesures de restriction des dépenses de plans portant sur les
médicaments éthiques, incluant les co-paiements, le niveau de
remboursement ou les coassurances (n=65), les plafonds des
bénéfices pharmaceutiques ou les limites mensuelles de
prescription (n=11), les restrictions de certains formulaires (n=41), les prix
de référence (n=16), et les résultats fondamentaux, dont
l'utilisation et les dépenses pharmaceutiques, l'utilisation et les
dépenses en soins médicaux et l'impact sanitaire.
Résultats En augmentant la division des coûts, on
obtenait des taux plus bas de traitements médicamenteux, une moins
bonne observance chez les utilisateurs en cours et une discontinuation plus
fréquente du traitement. Pour chaque augmentation de 10% de la division
des coûts, les dépenses en médicaments éthiques
diminuaient de 2% à 6%, selon la classe de médicament et la
pathologie du patient. La diminution de l'utilisation en fonction du plafond
de bénéfice, qui limite soit la couverture ou le nombre des
prescriptions couvertes, est compatible ave d'autres caractéristiques
de division des coûts. Pour une pathologie chronique, un partage plus
important des coûts est associé à une augmentation de
l'utilisation des services médicaux, du moins chez les patients ayant
une insuffisance cardiaque congestive, des troubles des lipides, un
diabète, une schizophrénie. Alors que les groupes à
faibles revenus peuvent être plus sensibles pour augmenter le partage
des coûts, il existe peu de preuves en faveur de cette restriction.
Conclusions Un schéma se basant sur les
bénéfices pharmaceutiques représente un outil de
santé important pour améliorer le traitement du patient et son
observance. En augmentant la division des coûts, on obtient une forte
corrélation avec des diminutions de l'utilisation des
médicaments, mais les conséquences à long terme sur la
santé de ces changements de bénéfices ne sont pas encore
certaines.
JAMA.
2007;298(1):61-69