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PAGES DU PRATICIEN
Thérapies ciblant le récepteur du facteur de croissance épidermique dans les cancers aéro-digestifs
Michalis V. Karamouzis, MD;
Jennifer R. Grandis, MD;
Athanassios Argiris, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Les tumeurs malignes qui se développent à
partir de l'épithélium des voies aéro-digestives,
notamment les cancers bronchiques, de la tête et du cou, et de
l'œsophage, sont les premières causes de mortalité
liée au cancer dans le monde. Compte tenu de l'importance biologique du
récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) dans le
développement et la progression de ces maladies, les inhibiteurs d'EGFR
se présentent comme de nouvelles thérapies prometteuses.
Objectifs Analyser le statut actuel des inhibiteurs d'EGFR dans les
cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS),
dégager les études en cours visant à optimiser leur
efficacité thérapeutique, et examiner le rôle futur de ces
molécules.
Acquisition des données Recherche systématique sur
MEDLINE des articles de langue anglaise (1966-avril 2007), à l'aide des
termes de recherche EGFR, inhibiteurs d'EGFR, anticorps monoclonaux,
inhibiteurs de tyrosine kinase, cancer bronchique, cancer de la tête et
du cou, cancer œsophagien, et facteurs prédictifs de l'EGFR.
L'évaluation qualitative des études sélectionnées
portait sur la pertinence clinique, avec une insistance particulière
sur le schéma des études contrôlées, la publication
dans des revues à comité scientifique, le nombre adéquat
de patients inclus, l'objectivité des évaluations, et les
techniques utilisées pour minimiser les biais.
Synthèse des données Le rôle de l'EGFR dans la
pathogenèse des cancers des VADS a été largement
étudié, et de multiples stratégies d'inhibition de ce
récepteur sont en cours d'évaluation. L'erlotinib, un inhibiteur
de la tyrosine kinase de l'EGFR utilisé en monothérapie, et le
cetuximab, un anticorps monoclonal anti-EGFR associé à
l'irradiation, ont démontré un bénéfice en termes
de survie dans une étude de patients avec cancer du poumon non à
petites cellules avancé (survie médiane, 6,7 vs 4,7 mois ;
hazard ratio, 0,70 ; intervalle de confiance à 95 %, 0,58-0,87 ; p <
0,001) et dans une étude de patients avec carcinome
épidermoïde de la tête et du cou localement avancé
(survie médiane, 49 vs 29,3 mois ; hazard ratio, 0,74 ; intervalle de
confiance à 95%, 0,57-0,97 ; p = 0,03). Cependant, d'autres
études n'ont pas démontré ces degrés
d'amélioration. Les toxicités des inhibiteurs de l'EGFR incluent
le rash, les diarrhées, et l'hypomagnésémie. Les
mutations somatiques et autres caractéristiques tumorales
moléculaires constituent autant de possibilités
d'individualisation des traitements et de sélection optimale des
patients candidats au traitement anti-EGFR.
Conclusions L'EGFR est une cible thérapeutique prometteuse
dans le traitement des cancers des VADS. De nouvelles recherches
translationnelles sont cependant nécessaires pour optimiser les voies
d'inhibition de ce récepteur, par monothérapies ou associations
thérapeutiques, et pour identifier les patients les plus susceptibles
de bénéficier de ces traitements.
JAMA.
2007;298(1):70-82
Affiliations des auteurs: Division of Hematology-Oncology,
Department of Medicine, Department of Otolaryngology, and Head and Neck Cancer
Program of the University of Pittsburgh Cancer Institute, University of
Pittsburgh, Pittsburgh, Pennsylvania.
ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2007;298:9.
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