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PAGES DU PRATICIEN
Traitement médicamenteux par voie orale pour les maladies tropicales multiples négligéesUne revue systématique
Madhuri Reddy, MD, MSc;
Sudeep S. Gill, MD, MSc;
Sunila R. Kalkar, MBBS, MD;
Wei Wu, MSc;
Peter J. Anderson, BA;
Paula A. Rochon, MD, MPH
RÉSUMÉ
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Contexte Les maladies tropicales négligées incluent 13
affections qui surviennent dans des zones d'extrême pauvreté et
sont à l'origine elles-mêmes de pauvreté. Les maladies
tropicales négligées entraînent un fardeau sanitaire
presqu'aussi important que celui associé au virus de
l'immunodéficience humaine/sida, la tuberculose, ou le paludisme, mais
sont presque inconnues des professionnels de santé en Amérique
du Nord, car elles surviennent presque exclusivement dans les régions
les plus pauvres du monde. Sept des maladies les plus prévalentes ont
des traitements médicamenteux par voie orale. L'identification des
traitements qui sont efficaces contre plus d'une maladie pourrait faciliter un
traitement efficace et peu coûteux.
Objectifs Revoir systématiquement les preuves en faveur des
traitements médicamenteux et augmenter la connaissance que ces maladies
tropicales négligées existent et que des traitements sont
disponibles.
Sources des données et sélection des études A
l'aide d'une recherche MEDLINE (1966 à juin 2007), ont
été revus des essais randomisés et comparatifs (RCT) qui
avaient évalué simultanément deux maladies tropicales
négligées ou plus parmi les 7 les plus prévalentes et
ayant utilisé un traitement médicamenteux par voie orale.
Synthèse des données Vingt-neuf RCT ont
été identifiés, parmi lesquels 3 avaient ciblé 4
maladies simultanément, 20 avaient ciblé 3 maladies et 6 avaient
ciblé deux maladies. Les essais avaient été
publiés entre 1972 et 2005 et la prévalence au départ des
maladies individuelles variait parmi les RCTs. Albendazole plus
diéthylcarbamazine diminuaient significativement la prévalence
de l'éléphantiasis (16.7% à 5.3%), des ankylostomes
(10.3% à 1.9%), des ascaris (34.5% à 2.3%), et de la trichuriase
(55.5% à 40.3%). Albendazole plus ivermectin diminuaient
significativement la prévalence de l'éléphantiasis (12.6%
à 4.6%), des ankylostomes (7.8% à 0%), des ascaris (33.5%
à 6.1%), et de la trichuriase (42.7% à 8.9%). Le
lévamisole plus mébendazole diminuaient significativement la
prévalence des ankylostomes (94.0% à 71.8%), des ascaris (62.0%
à 1.4%), et de la trichuriase (93.1% à 74.5%). Le
Pyrantel-oxantel diminuait significativement les ankylostomes (93.4% à
85.2%), les ascaris (22.8% à 1.4%), et la trichuriase (86.8% à
59.5%), tandis que l'albendazole seul diminuait significativement la
prévalence des ankylostomes (8.1% à 1.3%), des ascaris (28.4%
à 0.9%), et de la trichuriase (51.9% à 31.9%). Aucun RCT n'avait
examiné le traitement de l'onchocercose ou du trachome dans le cadre
d'un traitement ciblant 2 maladies tropicales négligées ou plus.
Les effets indésirables ont été
généralement mal décrits.
Conclusions Au moins deux des maladies tropicales
négligées les plus prévalentes peuvent être
traitées simultanément avec des traitements existants par voie
orale, ce qui facilite un traitement efficace. L'augmentation de la
connaissance des maladies tropicales négligées, de leur impact
global et de la disponibilité des traitements médicamenteux par
voie orale est une étape essentielle pour contrôler ces
maladies.
JAMA.
2007;298(16):1911-1924
Affiliations des auteurs: Department of Medicine, Hebrew
Rehabilitation Center and Division of Gerontology, Beth Israel Deaconess
Medical Center, Boston, Massachusetts; Departments of Medicine and Community
Health and Epidemiology, Queen's University, Kingston, Ontario, Canada;
Baycrest-Kunin Lunenfeld Applied Research Unit, Toronto, Ontario, Canada;
Department of Medicine, University of Toronto, Baycrest-Kunin Lunenfeld
Applied Research Unit and Institute for Clinical Evaluative Sciences, Toronto,
Ontario, Canada.
ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2007;298:1835.
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