Contexte Les anti-cholinergiques inhalés (bromure d'ipratropium ou bromure de tiotropium) sont fréquemment utilisés chez les patients souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (COPD) mais leur effet sur les risques cardiovasculaires est inconnu.
Objectif Confirmer les risques cardiovasculaires des anti-cholinergiques inhalés, y compris le décès cardiovasculaire, l'infarctus du myocarde (Myocardial Infarction, MI) et laccident vasculaire cérébral.
Source de données Des recherches systématiques ont été menées le 19 Mars 2008 portant sur des articles pertinent présents sur MEDLINE, dans la base de données Cochrane des études systématiques, sur des sites Web des autorités régulatrices des Etats-Unis et du Royaume Uni, et sur les registres des essais des laboratoires sans restriction de date.
Sélection de l'étude Des essais contrôlés randomisés de tout anti-cholinergique inhalé utilisé comme traitement de COPD ayant duré au moins 30 jours et s'étant penché sur des épisodes cardiovasculaires.
Extraction des données Le résultat primaire fut un composite de décès cardiovasculaire, de MI ou d'attaque. Le résultat secondaire était la décèsalité toute cause. Les risques relatifs (RR) ont été estimés en se servant de modèles à effets fixes et l'hétérogénéité statistique a été estimée par le I² statistique.
Synthèse des données Après un passage en revue détaillé de 103 articles, 17 essais comprenant 14 783 patients ont été analysés. La durée des suivis variait de 6 semaines à 5 ans. Le décès cardio-vasculaire, les MI ou attaques sont arrivés à 135 des 7472 patients (1.8%) prenant des anti-cholinergiques inhalés et à 86 des 7311 patients (1.2%) sous thérapie de contrôle (RR, 1.58 [IC 95% {Intervalle de confiance, IC}, 1.21-2.06]; P<.001, I²=0%). Parmi les composants individuels des conclusions premières, les anti-cholinergiques inhalés ont augmenté de façon significative les risques de MI (RR, 1.53 [95% IC 1.05-2.23]; P=.03, I²=0%) et de décès cardiovasculaire (RR, 1.80 [95% IC, 1.17-2.77]; P=.008, I²=0%) sans augmenter significativement les risques d'attaque (RR, 1.46 [95% IC, 0.81-2.62]; P=.20, I²=0%). La décèsalité toute cause était présente pour 149 des patients traités par des anti-cholinergiques inhalés (2.0%) et pour 115 des patients sous thérapie de contrôle (1.6%) (RR, 1.26 [95% IC, 0.99-1.61]; P=.06, I²=2%). Une analyse de sensibilité restreinte aux cinq essais de longue durée (plus de six mois) a confirmé le risque remarquablement plus élevé de décès cardiovasculaire, de MI ou d'attaque (2.9% des patients sous anti-cholinergiques inhalés contre 1.8% des patients sous contrôle; RR, 1.73 [95% IC, 1.27-2.36; P<.001, I²=0%).
Conclusion Les anti-cholinergiques inhalés sont associés à un risque nettement plus élevé de décès cardiovasculaire, de MI ou d'attaque chez les patients à COPD.