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PAGES DU PRATICIEN
L'incidentalomeUne menace pour la médecine génomique
Isaac S. Kohane, MD, PhD;
Daniel R. Masys, MD;
Russ B. Altman, MD, PhD
La médecine génomique est en passe d'offrir un vaste
éventail de nouveaux tests de dépistage à
l'échelle du génome. Ces tests pourraient cependant induire
un phénomène consécutif à la découverte de
multiples anomalies génomiques, semblable à celui des
incidentalomes souvent mis en évidence au cours d'examens
radiologiques. Si les praticiens décident inconsidérément
de poursuivre leurs investigations à la suite de ces résultats
imprévus, les conséquences pourraient en être
désastreuses. Les médecins seraient tout d'abord
dépassés par la complexité de ces procédures.
Ensuite, les patients seraient soumis à des bilans
complémentaires inutiles, sources de morbidité
supplémentaire. Enfin, il en résulterait une augmentation
substantielle du coût de la médecine génomique, avec peu
de bénéfices pour les patients ou les médecins (mais
d'importants profits financiers pour l'industrie génomique),
ce qui remettrait en question tout le bénéfice sociétal
de la médecine basée sur le génome. Dans cet article,
nous examinons le fondement de cette problématique et proposons
diverses mesures susceptibles de contribuer à éviter ces risques
substantiels à la pratique de la médecine génomique
personnalisée.
Test diagnostique et découvertes fortuites
Il est généralement recommandé aux médecins de
faire preuve de discernement dans la prescription des examens, et de les
réserver aux cas où ils peuvent induire un changement dans la
prise en charge du patient. C'est pourquoi la réflexion est
longue, lorsqu'il s'agit de décider si un panel de 7 analyses
sanguines doit être étendu à un bilan complet de 20
mesures ou plus. Les médecins savent, que parallèlement à
l'augmentation du nombre d'analyses, le risque de survenue d'un
résultat faussement anormal augmente. Ils savent aussi qu'il est
difficile d'ignorer les anomalies observées, et doivent souvent
engager des séries de tests plus coûteuses pour approfondir ces
résultats. En outre, la signification d'un résultat anormal
est liée à la prévalence de la maladie dans la population
dont le patient testé est issu. En conséquence, si le risque
associé au résultat est établi dans une population ayant
une forte prévalence de la maladie, le taux de résultats faux
positifs lors de tests dans une population ayant un taux inférieur de
la maladie sera beaucoup plus élevé.
Il existe une littérature abondante en radiologie relative à
l'incidentalome, qui désigne une anomalie (le plus
fréquemment une tumeur) découverte au cours d'examens par
tomodensitométrie ou imagerie par résonance magnétique,
prescrits pour des symptômes ou des questions sans rapport aucun avec la
glande dans laquelle elle est trouvée. L'examen d'un
incidentalome est compliqué par des questions liées à son
association potentielle à une maladie maligne et, au moins
initialement, par l'absence de données fiables sur la
prévalence de cette pathologie dans la population
générale. La survenue des incidentalomes s'explique par le
fait que les modes d'imagerie ne se rapportent pas seulement aux aires
d'intérêt clinique directes mais aussi, incidemment,
à tous les organes dans le champ de
vue.1
Ce phénomène relatif à la découverte
potentielle fortuite d'anomalies génomiques –
l'incidentalome – risque d'ébranler les promesses de la
médecine moléculaire. L'application de tests
génotypiques et de génomique fonctionnelle à
l'ensemble de la population générale est notamment
susceptible d'induire des découvertes fortuites dans la
quasitotalité de la population. Il existe bien sûr
d'importantes différences dans l'interprétation des
données génomiques et des données radiologiques (la
découverte d'un incidentalome peut notamment sauver une vie), mais
il y a également une similitude potentielle, qui réside dans le
fait que le clinicien et le patient sont confrontés à des
résultats qu'ils ne prévoyaient pas au moment de la
prescription du test.
Le séquençage du génome humain a engendré un
intérêt croissant dans l'utilisation des technologies
génomiques pour évaluer la variation individuelle dans le
génome. L'émergence d'une grande diversité de
technologies a donné une dimension économiquement
intéressante à l'évaluation simultanée de la
structure et de la fonction de centaines de milliers de gènes. Bien que
les humains partagent plus de 99,8 % de leur séquence d'ADN
génomique, les 0,2 % restants (parallèlement aux expositions
environnementales) sont responsables de la majeure partie de la
variabilité dans le risque de maladie et dans la réponse aux
traitements. Selon de récents articles, plus de 300000 SNP
(single-nucleotide polymorphisms) d'un génome peuvent
désormais être analysés pour quelques centaines de
dollars.2 Des
études génomiques et cliniques ont montré que le profil
d'expression de milliers de gènes peut distinguer les cellules
cancéreuses des cellules normales, ainsi que les sous-types de
cancer,3-5
les maladies inflammatoires de
l'intestin,6,7
les maladies
neurodégénératives,8,9
et bien d'autres
encore.10
De nombreuses sociétés rivalisent dans la création de
tests à haut débit de grande fiabilité, destinés
à analyser des milliers de génotypes et de phénotypes
cellulaires pour créer l'infrastructure de la médecine
moléculaire. Il en résulte le plus souvent de larges panels qui
permettent d'analyser un grand nombre de variables génomiques. Ces
panels permettent de ne pas limiter complètement l'utilisation
clinique de la génomique à l'étude de variants
génétiques spécifiques, mais d'y inclure un certain
nombre de variants associés. Si l'on prend l'exemple
d'un panel permettant l'analyse précise de plus de 30
polymorphismes dans seulement 2 gènes, ces derniers provenant d'un
groupe de plus de 200 qui pourraient avoir un rôle majeur dans la
thérapeutique, les futures générations de ce panel
pourraient analyser 200 x 15 = 3000 polymorphismes. Dans le meilleur des
cas, cette infrastructure fournira une base à la prise de
décision médicale à fondement génomique, qui
conduira à des diagnostics et à des traitements plus
ciblés, avec une moindre variabilité dans les pronostics, une
maximisation de l'efficacité thérapeutique, et une
minimisation des effets indésirables.
Implications potentielles des tests génomiques
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Le scénario hypothétique en 3 parties présenté
ci-après illustre certaines des implications de l'application de
l'analyse génomique.
Il existe un seul test génomique ayant une sensibilité de
99,9 % (taux de vrais positifs) et un taux de faux positifs de 0,1 %
(spécificité ou taux de vrais négatifs de 99,9 %) pour
dépister une maladie rare mais curable, dénommée «
X ». À titre de comparaison, les tests de dépistage de la
fibrose kystique ont démontré une sensibilité de 99
%,11 et les tests
BRCA1 une sensibilité de 81 % lorsque le taux de faux positifs
est de 42 %.12 Le
test hypothétique, dans ce cas, a été
développé dans une étude de familles porteuses de la
maladie X et fonctionne bien dans cette population, qui a une
prévalence de la maladie de 1 sur 1000, chiffre largement
supérieur à la population générale. Autrement dit,
si 1000 individus de cette population sont testés, il y aura 1
résultat vrai positif, 1 faux positif, et 998 vrais négatifs.
Deux individus (ceux ayant les résultats vrai positif et faux positif)
effectuent un bilan complémentaire à un certain coût:
celui qui a le résultat vrai positif reçoit un diagnostic et un
traitement; celui qui a le résultat faux positif est testé, et
la maladie exclue. Dans ce cas, on peut conclure que les tests
génomiques sont utiles au diagnostic de la maladie X. Ce
résultat est obtenu parce que la probabilité pré-test de
0,001 produit une probabilité post-test de 0,5 si le résultat du
test est positif, la sensibilité du test est de 0,999, et le taux de
faux positifs de 0,001, selon le modèle
bayésien.13
Cependant, si ce même test génomique est appliqué dans
la population générale (sans cette même incidence
familiale de la maladie), la prévalence globale de maladie est de 1 sur
100 000, soit une probabilité pré-test de la maladie de 0,00001.
Si une population générale de 10000000 individus est
testée, 100 auront la maladie, 10000 seront positifs sans maladie, 100
porteurs de la maladie ne seront pas détectés, et 9 989 900
auront un test négatif et pas de maladie. Ainsi, 10100 personnes auront
un test positif et nécessiteront un suivi. Cent seront
précisément identifiés comme porteurs de la maladie, mais
le coût de l'opération aura été très
élevé, du fait que 10000 individus auront subi un examen et
auront été déclarés non porteurs de la maladie.
Ainsi, dans cette population, un résultat de test positif
soulève la faible probabilité post-test de maladie de 0,00001
à 0,0099, soit moins de 1 sur 1 000. Dans ces circonstances, il faut
conclure que ce test est médiocre dans le dépistage et produit
trop de résultats faux positifs. Le même problème se
reposera avec des individus issus d'origines ethniques et
géographiques différentes. Comme démontré par le
projet
HapMap,14
ces populations peuvent présenter des différences dans les
fréquences de plusieurs marqueurs génomiques.
Le premier exemple illustre l'utilisation d'un seul test
génomique. Que se passera-t-il si l'on effectue l'analyse de
plusieurs variants génétiques à la fois dans la
population générale? Supposons l'existence d'un panel
de tests génomiques, disposant tous d'une performance
exceptionnelle, soit une sensibilité de 100 % et un taux de faux
positifs de 0,01 %. En clair, sur 100000 individus testés, chaque test
produira seulement 10 résultats faux positifs. En supposant une
prévalence de la maladie de 1 sur 100000 dans une population de 100000
individus, le nombre de résultats vrais positifs augmentera de 1 avec
chaque test supplémentaire. L'augmentation du nombre de
résultats faux positifs sera de 10 avec chaque test indépendant,
mais certains individus seront sujets à de multiples résultats
faux positifs; l'augmentation du nombre d'individus ayant un
résultat faux positif sera donc légèrement
inférieur à 10 par test. La
Figure illustre
l'augmentation de la proportion d'individus ayant un résultat
faux positif dans cette hypothèse. Comme elle le montre, avec 10 000
tests indépendants, plus de 60 % de l'ensemble de la population
testée auraient des résultats faux.
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Figure.. Pourcentage de la population totale avec un résultat faux positif.
Tandis que le nombre de tests atteint 10 000, la proportion de la population
ayant un résultat de test faux positif augmente jusqu'à
plus de 60 %. Tout panel de test génomique à grande
échelle est donc susceptible de rapporter couramment des
résultats faux positifs. Les données de cette figure ont
été générées en effectuant une simulation,
dans laquelle une population de 100 000 individus était testée
avec 1 000 à 10 000 tests, chacun disposant d'une
sensibilité de 100 % et un taux de faux positifs de 0,01 %. Dix
individus ayant des tests faux positifs étaient
sélectionnés aléatoirement dans la population pour chaque
test. Dans la mesure où certains individus pouvaient être
sélectionnés plus d'une fois avec un panel de tests plus
large, l'augmentation du nombre d'individus avec des
résultats faux positifs est moins que linéaire.
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Il existe désormais des panels de tests génomiques comprenant
des centaines de milliers de tests (comme les puces SNP pangénomiques
actuellement utilisées dans des cadres expérimentaux). Ces tests
ne sont pas tous indépendants, mais n'ont pas tous non plus la
sensibilité rigoureuse et le taux de faux positifs de cet exemple.
Même avec un ordre de grandeur moindre, les cas faussement
diagnostiqués imposeraient des coûts financiers et des
dépenses de santé considérables à notre
société.
Malheureusement, même si les tests génomiques devaient
atteindre l'irréalisable – 100 % de sensibilité et un
taux de faux positifs de 0 – les risques d'incidentalome n'en
subsisteraient pas moins. Une charge pathologique significative n'atteint
jamais la significativité clinique et n'est pas liée
à la cause ultime de décès. Ainsi, un nombre
élevé de micro-adénomes hypophysaires fortuits sont
trouvés sur les
cadavres,15 et un
grand nombre de cancers de la prostate, précisément
diagnostiqués après la découverte d'un taux
élevé d'antigènes spécifiques de la prostate,
ne contribuerait pas, selon toute vraisemblance, au décès des
individus.16 Il est
fortement probable qu'une proportion substantielle de ces
découvertes involontaires serait partiellement expliquée par des
facteurs de risques génétiques identifiés dans un panel
de tests génomiques complet et précis. L'identification de
ces pathologies fortuites avec une précision de 100 % induirait des
pathologies iatrogéniques. Autrement dit, ces découvertes
réelles sans importance clinique concrète peuvent conduire
à des investigations thérapeutiques et diagnostiques invasives
chez un individu par ailleurs parfaitement sain.
La médecine génomique dans la pratique clinique
Pour que la médecine génomique réalise des
économies d'échelle, les entreprises du secteur pourraient
être tentées d'offrir des technologies permettant
d'effectuer simultanément de multiples analyses génomiques,
au lieu de les limiter aux quelques tests relatifs à la question
clinique. Les médecins prescripteurs seraient alors confrontés
à un choix difficile: ignorer les résultats des
découvertes fortuites (et accepter une responsabilité
éventuelle si elles devaient être cliniquement significatives),
s'abstenir de prescrire les analyses (et paralyser la médecine
génomique), ou se sentir contraints de dépenser des millions de
dollars en soins de santé avec des tests de référence
plus onéreux (soit en prescrivant immédiatement des analyses
individuelles, soit en alertant le patient, en le surveillant et en faisant
des analyses sur de longues périodes) pour donner suite aux
résultats obtenus. Les patients obtiendraient, sur Internet, des
imprimés décrivant toutes les maladies associées à
leurs propres résultats d'analyse génétique. Les
médecins devraient bientôt réaliser que ces tests ne sont
pas adaptés à leurs patients et cesseraient probablement tout
à fait de les utiliser. Certains auteurs ont suggéré
qu'une procédure de consentement génétique
générique pourrait limiter la nécessité de donner
suite à une information génétique
d'intérêt
limité.17 En
son absence, les compagnies d'assurance, les employeurs et les
autorités compétentes pourraient conclure que l'analyse
génétique est tapageuse et incertaine, et qu'elle ne doit
pas être poursuivie au regard de la responsabilité fiscale et
dans l'intérêt des patients.
Ce scénario peut-il être évité sans se priver du
bénéfice des immenses promesses de la médecine
génomique? Les mesures clés proposées ciaprès
pourraient contribuer à éviter ces scénarios
génomiques apocalyptiques produits par l'incidentalome.
Tout d'abord, il conviendrait d'estimer la prévalence
globale de toutes les maladies à composante génétique
dans la population générale, par groupe ethnique. Bien
sûr, la définition d'un groupe ethnique est difficile
à établir, mais elle peut être informellement
décrite comme un rassemblement d'individus ayant une ascendance
substantiellement partagée. Dans la pratique, chacune de ces
populations humaines devrait être identifiée et définie
à un niveau de granularité compatible avec les ressources
disponibles. Ceci permettrait de combiner la sensibilité et le taux de
faux positifs de chaque test génomique individuel avec la
prévalence de maladie, pour estimer le risque global réel
d'un résultat positif en se basant sur une ascendance
approchante.
La tâche n'est pas aisée, mais une analyse initiale
permettrait au moins d'indiquer les prévalences de maladie qui
varient largement entre les populations et qui méritent donc plus
d'attention lors de l'élaboration des tests
génétiques. Cela permettrait aux médecins de percevoir
les risques incroyablement faibles de faire des découvertes fortuites,
et de les ignorer en conséquence. La base de données Online
Mendelian Inheritance in Man dispose actuellement de 16600 entrées
décrivant des génotypes ou des phénotypes
anormaux,18 voire
les deux, ce qui ne représente probablement qu'une petite fraction
des maladies qui doivent être décrites au regard du risque
génétique. Outre la classification de la prévalence des
maladies, il serait important de documenter la prévalence des
polymorphismes dans la population, pas seulement au seuil de 5 % ou de 10 %,
mais à celui qui sera estimé dans la population. Les variants
génétiques associés aux maladies rares ayant une
fréquence de 1 sur 10 000 (0,01 %) seraient présents chez 35 000
individus aux États-Unis (dans l'hypothèse d'une
population de 350 millions). Obtenir ce niveau de détail
nécessitera la mobilisation d'une grande partie de la population
pour participer à l'étude d'estimation du risque. Les
défis sociologiques et législatifs d'une telle tâche
éclipseront les difficultés
techniques.19
Puis, des systèmes d'information devront être
créés pour être utilisés en consultation et en
clinique, afin d'évaluer et d'expliquer les risques
associés aux divers résultats génomiques fortuits.
L'intérêt actuellement porté à une
infrastructure d'information médicale nationale aux Etats-Unis est
rassurant à cet égard, mais la nécessité de cette
infrastructure dans l'aide à la décision médicale
basée sur l'information génomique n'est pas
généralement mentionnée comme une priorité. Les
médecins doivent avoir directement accès à la
signification et aux risques des résultats génomiques positifs,
de manière à pouvoir comprendre les risques réels de
leurs patients, les leur expliquer, et prendre des décisions rentables
sur les analyses subséquentes. L'alternative d'un support de
décision automatisé sans médecin, voire direct au
consommateur, pourrait bien se développer si les autorités de
santé ne prennent pas l'initiative d'adopter ces outils. En
ce qui concerne l'information génétique, le mode de
délivrance des résultats d'analyses
génétiques aux médecins et aux patients doit être
soigneusement étudié. Il est déjà possible pour
les patients de demander directement des tests
génétiques,23
et l'Internet permet d'obtenir des données sur le
génome complet. On pourrait même imaginer que des fournisseurs
Internet proposent des analyses de données génomiques pour aider
les patients à comprendre leurs résultats.
En outre, les médecins et autres professionnels de santé
doivent être formés sur l'importance de
l'interprétation rationnelle des tests génomiques. Les
positions de déterminisme génétique – croyance que
la génétique détermine complètement
l'évolution phénotypique – doivent être
renseignées par une compréhension du fait que la majorité
des analyses génétiques ne fait que convertir la
probabilité d'une issue qui dépend souvent d'autres
facteurs environnementaux et du hasard. L'importance de la
prévalence dans les calculs de probabilité doit être
comprise et soulignée dans les systèmes d'aide à la
décision clinique. Les formateurs doivent clairement expliquer les
implications néfastes de la prescription de tests « par simple
mesure de précaution ».
Enfin, les médecins et les spécialistes doivent
déterminer si un panel de tests à l'échelle du
génome (c'est-à-dire un panel de 500 000 polymorphismes
génétiques, tous prescrits et analysés
simultanément), aussi peu onéreux soit-il, a une importance
quelconque en médecine clinique, ou si une série de tests plus
spécifiques, avec des indications claires d'utilisation et des
protocoles adéquats pour l'examen des découvertes
fortuites, sont plus avantageux. Selon nous, l'utilisation de panels de
tests incluant une fraction relativement grande du génome, dans le
cadre de soins cliniques ou d'un dépistage, est hasardeuse. La
manière dont ces tests sont délivrés en pratique comporte
des implications logistiques et financières considérables pour
les entreprises chargées de l'élaboration des tests
diagnostiques. Il appartiendra aux praticiens de veiller à ce que la
mise en œuvre de ces tests soit basée sur des justifications
cliniques appropriées et sur une forte pression du marché, de
manière à marquer le début d'une ère de prise
de décision médicale basée sur l'information
génomique excluant la possibilité que tout incidentalome entrave
son avènement.
Informations sur les auteurs
| | Correspondance: Isaac S. Kohane, MD, PhD, Center of Biomedical
Informatics and Division of Health Sciences Technology, Harvard Medical
School, 10 Shattuck St, Boston, MA 02115
(isaac_kohane{at}harvard.edu).
Liens financiers: le Dr Kohane est le fondateur de Correlagen, une
compagnie de tests diagnostiques sur l'ADN.
Aucun autre lien financier n'a été
déclaré.
Financement/Soutien: le Dr Kohane a bénéficié
d'un soutien partiel du National Institutes of Health National Center for
Biomedical Computing grant 5U54LM008748-02.
Rôle du sponsor: le National Institutes of Health n'a
joué aucun rôle dans le schéma et la conduite de cette
étude, dans le recueil, l'analyse et l'interprétation
des données ou dans la préparation, la revue ou
l'approbation du manuscrit.
Affiliations des auteurs: Center of Biomedical Informatics and Division of Health Sciences Technology, Harvard Medical School, Boston, Mass (Dr Kohane); Department of Biomedical Informatics, Vanderbilt University School of Medicine, Nashville, Tenn (Dr Masys); and Department of Genetics, Stanford University, Stanford, Calif (Dr Altman).
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